Le réel et l’imaginaire

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La pièce intitulée «Entre nous» présentée dans la soirée du jeudi a été fortement applaudie par le public. Dans cette nouvelle œuvre, le metteur en scène axe sur deux personnages de la société civile, Akli (l’éboueur) et son ami Idir (le chômeur), deux SDF chez eux dans un décor simple : une cabane en chiffons et cartons, une bougie et la bouteille de vin.D’emblée, le public fut attiré par cette voix d’arrière décor, une voix poétique, pesante qui marqua d’un trait d’introduction le spectacle. Les lumières s’allument lorsque apparaît Akli, de son nom «esclave» devant la cabane qu’il partage avec son ami Idir qui s ‘adonne à son vin au petit déjeuner, dès son réveil.Sur scène, Azziz et Khalef s’engagent dans un discours de mélo entre le réel et l’imaginaire, le vrai et le faux, l’amour impossible, le travail propre et le travail sale, le chômage et la délinquance, le désespoir et la tentative, le suicide associé à l’amitié obligée dans la misère.La touche poétique et la structure musicale de la pièce ont été très compatibles avec le spectacle. La coordination entre les deux SDF avec certaines techniques théâtrales ont rendu les 45 mn sensibles au public marqué d’un impact d’implication. ce modeste éboueur n’a qu’un rêve, faire un début avec Tiziri qui ignore jusqu’à son existence pendant que Idir, le perdu sans emploi, s’applique à lui apprendre des choses, à le bourrer de faux espoirs, jusqu’à le laisser flotter dans l’imaginaire, profitant ainsi de son revenu pour se nourrir et s’approvisionner en vin compagnon du désespoir et symbole de clochardisation.«Entre nous» traite aussi des maux de la société incomprise, qui se débat dans un présent sans avenir plein d’ennuis et d’amertume, de la solitude et de l’isolement dans un mélange d’idées de faiblesse et d’adaptation à la misère sociale. Idir, le beau parleur est plutôt lié au sommeil dans sa cabane et à sa bouteille qui ne le quitte jamais avec son rêve de pouvoir la remplacer par de la bière, au cas, où il se permettrait un luxe. Doit-on comprendre que les deux personnages sont rejetés par la société où l’ont-ils rejetée ? Cet intrigue nous amène droit à penser. Baâziz dans «Koulchi k’deb, koulchi faux, goulou li wine la vérité».

N. Yakouben

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