L’ émir Abou Daoud ébranle les salafistes

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L’organisation d’El Qaïda au Maghreb a initié récemment une déclaration clamant son indignation devant les dernières déclarations médiatiques de l’ex-émir Moussaâb Abou Daoud dont ils ont qualifié le repentir d“’hérésie”. Aussi, étant incapable de répondre aux questions précises posées par l’ex-émir, ont-ils utilisé pour masquer leur instabilité la méthode de la récrimination tout en tentant de minimiser la véritable place que tenait l’ex-émir au sein des groupes salafistes et d’ajouter que le concerné n’était pas le numéro 2 dans le groupe comme il le prétend.

Notons que les déclarations de Abou Moussaâb affirmaient que le groupe salafiste souffrait de divisions et de conflits intérieurs, ce qui a été jugé par les salafistes comme une diffamation, une trahison et une manipulation dont l’auteur seraient les services de renseignements. L’ex-GSPC ajoute en outre, dans son contre-manifeste, que ces déclarations n’ont pour objectif que de décourager les jeunes Algériens décidés à rejoindre les maquis. En effet, Abou Daoud avait vivement déconseillé aux jeunes de rejoindre les groupes armés qui, selon lui, ne jouissent d’aucune légitimité religieuse.

En outre, le manifeste du groupe salafiste démontre son désespoir et sa démotivation quant à attirer les jeunes Algériens à rejoindre leur sinistre cause, ce qui explique parfaitement le changement démagogique du discours salafiste qui s’adresse, aujourd’hui, à tous les Musulmans, de toute nation. Le manifeste invite, par ailleurs, les jeunes Algériens à discréditer ce genre de campagne diffamatoire et à condamner cette « guerre psychologique » que le gouvernement mène contre « Al Qaïda au Maghreb ».

A cela s’ajoutent quelques précisions portées par les salafistes sur les dernières opérations terroristes. A savoir que le dénommé « Samir. R.3 alias Zoubaïr Abou Sadjida” était déjà mort lors de l’attentat kamikaze de Bab-Ezzouar, le 11 avril dernier alors que les services de sécurité affirment que le terroriste en question a été arrêté une semaine après l’attentat de Lakhdaria, et d’ajouter que le même terroriste était au volant de la Mercedes destinée à faire sauter la demeure de Ali Tounsi le 11 avril 2007 mais qu’il a changé d’avis au dernier moment et a préféré garer la voiture et prendre la fuite. La même source ajoute que le dénommé Abou Sadjida était en compagnie de l’auteur de l’attentat de Lakhdaria et qu’il avait quitté le camion piègé avant l’explosion pour filmer l’action.

Cette guerre médiatique qui confronte l’ex-émir à ses anciens camarades confirme certes une certaine débandade au sein des groupes terroristes en Algérie mais cela ne nous donne absolument pas la certitude que le phénomène du terrorisme serait près de s’estomper dans le pays, tant que ces groupes continuent d’enrôler de jeunes désespérés prêts à mourir pour une cause qu’il croient juste. Qu’ils soient algériens ou étrangers, l’Algérie sera pour longtemps le terrain favori des terroristes pour y déployer la terreur et la mort. La guerre devrait donc être menée non seulement dans les maquis mais aussi sur le plan politique, idéologique et psychologique.

Sarah Haidar

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