Complètement opposé au tourisme de masse, du moins dans sa définition, le tourisme « Responsable et Solidaire » regroupe les formes de tourisme qui mettent au centre du voyage l’homme et la rencontre. Il permet surtout de créer de l’emploi dans les régions qui ont su adopter ce projet, initiative des associations « Forum Femmes Méditerranéennes de Marseille », « Collectif des Femmes du Printemps Noir », ainsi que l’association culturel « Amusnaw ». Un projet présenté durant le 1er Colloque sur le tourisme solidaire qui se tient à At-Yanni, en parallèle au Salon national du bijou. Entamé lundi dernier, le colloque qui dure quatre jours, prendra fin jeudi. Contrairement aux 9 pays méditerranéens où le tourisme solidaire a fait ses preuves, les zones touchées dans le Sud algérien y compris, la spécificité du projet dans la région de Kabylie est le fait qu’il serve en premier lieu la femme. L’autonomisation des femmes kabyles est le premier objectif à atteindre si le projet arrive à se concrétiser dans la région. Pourquoi la Kabylie ? Eh bien tout simplement de par sa situation géographique et les innombrables richesses qu’elle recèle en terme de patrimoine culturel et environnemental. Il faut dire que l’on ne se bouscule pas aux portillons. La région qui a su garder toute son authenticité et sa variété d’us et coutumes, ne connaît que de rares touristes. Il faut dire aussi que la région recèle également un potentiel humain des plus intéressants. 70% de la population sont représentés par des jeunes qui ne demandent que de travailler, le chômage faisant ravage dans la région. L’une des motivations de ce choix consiste également dans le fait que la région avec toutes ses spécificités culturelles soit méconnue d’outre —mer. Des atouts aptes à drainer du monde et à séduire le plus sceptique. Au-delà de tous les bénéfices que peut tirer la région de cette forme de tourisme, le plus important consiste dans le fait qu’il soit générateur de revenus pour la population. En effet, ce projet s’il arrive au stade du concret, serait à même de créer une palette d’activités génératrices de revenus. Des formations, dont la majorité conçue essentiellement pour les femmes, sont prévues. La population peut tirer profit de ce projet soit qu’ en louant des chambres, soit en louant des maisons de préférences traditionnelles, ou en commercialisant des produits artisanaux ou des produits du terroir, ou, en offrant même leurs services en qualité de guides— et bien d’autres domaines, dont la restauration et animations culturelles. Le tourisme solidaire en Kabylie s’inscrit, selon les responsables du projet, dans la ligné du commerce équitable. Concrètement, cela voudrait signifier que les femmes et les jeunes devront recevoir des formations et que les activités qu’ils développent soient déclarées, que les personnes concernées reçoivent une juste rémunération, que le travail des enfants soit proscrit, et enfin que les ressources naturelles du village soient respectées et protégées. Il est prévu la création d’un fonds de développement local visant à améliorer les infrastructures des villages à l’aide des recettes. Il est également question de la création d’un fonds de retraite au bénéfice des porteurs de projets touristiques et artisanaux. Enfin, durant les quatre jours du colloque une charte éthique apte à préserver les us et coutumes de la région sera élaborée à l’aide des suggestions des différents participants à cette rencontre.
Samia Ayouni