Les logements sociaux seront-ils enfin livrés ?

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Il est bien fier, le bâtiment réalisé, dans le cadre des logements sociaux, au centre du chef-lieu communal de Souamaâ. Si son projet remonte aux années 97, sa construction, par les services de l’OPGI, a demandé sept longues années, durant lesquelles les demandes et les dossiers se sont amassés sur les bureaux, attendant que la liste des bénéficiaires apparaisse enfin, faisant 20 heureux et un nombre aussi important qui éléve de protestateurs. Il faut rappeler que cette construction occupe un terrain qui appartient toujours à la communauté villageoise de Souamaâ, s’élevant aux lieux et place de l’ancienne annexe de la commune et de l’ancien dispensaire. L’ossature parait bien défraîchie, aujourd’hui que sont apparues des zébrures dans le crépissage dont tout le monde a remarqué l’épaisseur qui, selon un maçon, dépasse largement les normes.

D’ailleurs, des pans entiers n’ont pas tardé à s’effondrer, heureusement sans blesser personne parmi les passants qui se font nombreux sur l’unique rue principale qui mène vers le centre du village. Les locaux commerciaux ont été dès 2004 vendus aux enchères et des commerces n’ont pas tardé à ouvrir leurs portes, tandis que les logements (la plupart des F2 comme si les familles ne subissaient les effets de la forte natalité) sont demeurés vides, ouverts, portes et fenêtres béantes, sans que l’on affecte des agents pour assurer la garde des lieux, si bien que certaines personnes s’en sont donné à cœur joie causant des dégradations plus qu’importantes. Une fois la liste des bénéficiaires connue, il a fallu se rendre à l’évidence que ces logements sociaux ne pouvaient être transférés à leurs destinataires qu’après réfection. Et les réparations ont demandé une prise en charge par le promoteur, sachant qu’il fallait engager beaucoup de travaux, allant de la transformation des logements F2 (prévus initialement) en F3 (que nécessite la conjoncture), au remplacement des portes fenêtres, parfois même les montants des unes et des autres, à celui des receveurs de douche qui ont disparu, des siphons de toilette qui ont pris la clé des champs et des éviers de cuisine qui ont rejoint d’autres lieux. Quant au réseau électrique, les douilles, interrupteurs et prises, ainsi que les lampes ont certainement trouvé une place chez certains. Cette année 2007 verra peut-être des familles pendre la crémaillère dans leurs logements respectifs, après une attente qui aura duré dix longues années. Les enfants ont entre-temps, grandi et auront bientôt besoin que l’on pense à construite d’autres logements, mais à voir cette lenteur, il se peut que leurs propres enfants postulent avec eux pour les mêmes réalisations, si réalisation il y a ! Et ce bâtiment non encore occupé est la seule “acquisition” de la commune au profit des cas sociaux ; une petite bouchée devant le nombre incroyable des demandeurs, l’offre étant vraiment minime devant la demande — L’actif en matière de logements sociaux est une misère devant les besoins ! N’est-ce pas qu’il est temps que la programmation (dans le domaine de l’immobilier) se fasse plus sérieuse pour répondre réellement aux besoins ? Les élus ne se sentent-ils pas un devoir de répondre aux aspirations de leurs citoyens, particulièrement de leurs électeurs ?

Sofiane Mecherri

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