Les faits de cette malheureuse affaire que le tribunal criminel de Bgayet a eu à examiner hier, dimanche 29 mai, Journée mondiale de l’enfant, remontent à la journée du 21 février 2004 au village de Tibouamouchine, dans la commune de Seddouk.Ce jour-là, vers 16 heures, l’accusé, B.S., âgé de 27 ans, voyant son frère malade mental, être l’objet d’une moquerie et d’un chahut de la part des enfants du village, il court le protéger. Il attrape l’un des chahuteurs, A.B., âgé de 10 ans — celui qui ne s’est pas sauvé — parce que, selon la partie civile, il n’avait rien à se reprocher. Il lui assène un violent coup de pied à la poitrine, l’enfant tombe à la renverse et, dans sa chute, il heurte une grosse pierre. Comme l’accusé était chaussé, ce jour-là, de chaussures de sécurité, précise encore la partie civile, il est loisible d’imaginer l’impact du choc à la fois sur la poitrine et sur l’endroit de la tête qui s’est écrasé sur la pierre. Alertée, sa mère accourt. Elle trouve son fils vomissant, pour enfin entrer dans le coma, indique la partie civile, assurée par Me Katoun qui explique aux juges que le fait de vomir est un signe évident d’une hémorragie interne. L’enfant sera évacué vers l’hôpital de Sétif où il sera opéré 2 jours plus tard, soit le 26 février 2004 où il décèdera le 29 du même mois suite à un traumatisme crânien. La partie civile axera d’ailleurs son intervention sur la sauvagerie des coups donnés en mettant en exergue l’acharnement mis par l’accusé, un jeune homme en possession de sa force physique, a “corriger” un enfant qui n’a que 10 ans et qui n’a même pas participé aux faits retenus contre le frère de l’accusé. Le ministère public qui a requis 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé abonde dans le même sens en mettant l’accent surtout sur l’abomination de l’acte. Assuré par maître Amri, la défense, quant à elle, remet en cause l’hypothèse selon laquelle son client aurait donné plusieurs coups de pied et met en avant que le décès est le résultat d’un malheureux accident causé involontairement par son client qu’il compare d’ailleurs à un conducteur de voiture, qui dans une manœuvre dangereuse, commet un accident sans le vouloir. Il conclut sa plaidoirie en demandant le bénéfice des circonstances atténuantes par son client.Après délibérations, le président lit la sentence : 7 ans de prison ferme à l’encontre de l’accusé qui dispose d’un délai de 8 jours pour faire appel.sQuant au dédommagement matériel et moral de la partie civile, il est de 30 millions de centimes pour le père, de la même somme pour la mère et de 2 millions de centimes pour chacun des 11 frères de la victime, soit un total de 82 millions de centimes.
B. Mouhoub