La RN 12 a été fermée hier, vers 10h, à l’entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou, par les habitants du quartier 5-Juillet (240 Lgts) pour manifester leur soif qui dure depuis 20 jours. La colère des riverains a perturbé, durant près de 2 heures, la circulation automobile, ce qui a nécessité l’intervention de la police qui a usé, cette fois-ci, du dialogue pour tenter d’apaiser les esprits. Au terme des pourparlers engagés entre les officiers de la sûreté de wilaya et les représentants du quartier, ces derniers ont procédé à la levée des barricades et promis de récidiver dans la soirée si aucune solution ne sera apportée à leurs doléances. A midi, une délégation de trois citoyens résidant de la cité a été reçue par le directeur général et le directeur de l’unité de l’Algérienne des eaux qui n’ont pas caché leur affolement face à cette colère qui s’est traduite dans la rue, d’autant plus qu’ils étaient au fait de la situation qui prévaut dans ce quartier depuis des jours, avouent-ils. Durant l’entrevue qui s’est tenue avec le concours du chef de la 2e sûreté urbaine de la ville des Genêts, et à laquelle nous avons pris part, les responsables de l’ADE étaient incapables de situer la faille qui a pénalisé le quartier en eau.Le déplacement, avant-hier, du directeur de l’unité sur place n’a pas contribué, non plus à solutionner le problème. Celui-ci est allé jusqu’à révéler qu’il pourrait y avoir des actes de sabotage sur les trois vannes placées dans le quartier. Cette révélation reprise, moins d’une heure plus tard par le directeur général de l’ADE devant le chef du cabinet du wali, a mis en cause des éléments appartenant à l’entreprise elle-même. Actes de provocation contre les riverains du quartier ou tentatives d’intimidation contre les gestionnaires de l’entreprise de distribution des eaux ? Une question à laquelle ces derniers doivent trouver une réponse sous peu, a exigé le chef du cabinet du wali. Celui-ci, qui a agi sous la consigne du premier responsable de la wilaya, n’a pas été du tout tendre à l’égard des gestionnaires de l’ADE. Ces derniers qui ont procédé dès lors à une mesure de restriction de certains quartiers de la commune de Tizi Ouzou pour pouvoir alimenter la cité 5-Juillet ont été sommé par le représentant du wali de mettre fin à ce calvaire au plus tard dans la fin de la journée d’hier. Les menaces du chef de cabinet de procéder, sous l’autorité du wali, à la mise à l’écart des responsables de cette faille traduit, on ne peut plus explicite, la détermination de l’administration de la wilaya à maintenir la région dans la stabilité sociale. “Si vous avez des problèmes internes à l’entreprise vous n’avez qu’à les régler vous-mêmes”, a suggéré l’administrateur aux directeurs de l’ADE avant de les inciter à déposer plainte contre x au sujet du sabotage des vannes. Il est à signaler, par ailleurs, que depuis près d’un mois plusieurs quartiers de la ville de Tizi Ouzou souffrent d’un manque crucial en matière d’alimentation en eau potable. D’énormes perturbations sont signalées quotidiennement par les citoyens sans qu’aucune mesure d’urgence ne soit prise. Un information qui n’a pas été infirmée par le directeur de l’unité de l’ADE. Celui-ci s’est contenté de nous informer que des opérations d’essai pour alimenter les bâches d’eau de la ville, ont été entamées depuis hier par des ingénieurs de SNC Lavalin, une société canadienne chargée de raccorder les centres de refoulement au barrage de Taksebt. Cette opération, une fois achevée, permettra, selon notre interlocuteur, d’assurer la disponibilité de l’eau potable H24 dans toute la ville de Tizi Ouzou.
M. A. T.