Les produit, contrefaits règnent en maîtres des céans dans les marchés de Bgayet. Pratiquement aucun créneau n’échappe à cette gangrène. Du simple bonbon aux gadgets, articles scolaires, chaussures de sport, vêtements, pièces de rechange… tout est contrefait. Ces produits en toc ne répondant à aucune norme de production ; fabriqués dans des “ateliers” inconnus, sont sans aucun doute le résultat d’un double complexe que nous nourrissons à l’égard des articles made in qui font de nous des snobs, et par ailleurs confirment le doute que nous réservons à la mauvaise qualité des produits locaux. Ils ne trouveraient certainement pas d’acquéreurs, s’ils sont fabriqués et revendus en leurs états, même avec l’étiquette d’une grande maison. C’est ainsi que le génie trabendiste a trouvé la faille. De nouvelles coupes sont imposées, les colories sont triés et sélectionnés, et pour parachever, un écriteau ou une photo sont très étudiés, avant d’être apposés. Tous les moyens sont bons pour liquider un produit de qualité douteuse en lieu et place du bon ! On ne lésine sur aucun artifice pour parvenir à ses fins.
Les cibles privilégiées de ces faussaires sont les enfants don les parents cèdent aux caprices. Ils exigent que leurs ensembles portent l’effigie de “Ronaldo” ou de “Zidane”, leur veste la photo de “Dicaprio”, leur cartable porter l’écriteau X ou Y… Viennent ensuite les jeunes qui raffolent des vêtements portant des écrits, slogans anglophones… Cool.
C’est au bout de quelque temps seulement qu’on se rend compte du leurre et de la tromperie. Le cartable cède, le soulier se décolle…
Rien ne résiste. Pendant ce temps, ces pseudo producteurs songent déjà à une autre formule, à un autre marketing plus accrocheur pour appâter d’autres nigauds, et se faire plus d’argent à moindres frais et sans trop chauffer la matière grise. Même notre environnement n’échappe pas à cette règle, avec les nouvelles appellations “Trading”, “Fast food”, “Hot dog”,… remplaçant les anciennes appellations auxquelles on s’est habitués et dont on connaît le contenu. Dans les stades, les fanions de nos clubs respectifs sont remplacés par des étendards étrangers fièrement exhibés. Certes, la contrefaçon internationale a gagné du terrain.
Depuis, les grandes firmes elles-mêmes avouent ce fait et voient leurs produits atterrir dans des pays où ils ne sont pas représentés, encore moins fabriqués.
Mais ce qui est le plus à déplorer, au delà de la concurrence de surcroît déloyale, c’est lorsque des slogans outrageants et immoraux imprimés et vendus par des ignares sont portés par des incrédules insouciants, sans qu’aucune instance intervienne. L’économie de marché peut-elle justifier que notre pays devienne un champ d’expérimentation et un dépotoir ?
Nacer Maouche
