Ali Benhadj relâché sans aucune inculpation

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Contre toute attente, au moment ou les observateurs assidus de la scène politique algérienne s’attendaient à la présentation, pour hier, de Ali Benhadj ex numéro deux du Front islamique du salut ( FIS dissous) devant la justice, ce dernier a été relâché, hier matin, sans être inculpé, par la police. L’information a été donnée par le concerné lui-même et reprise hier tôt dans la matinée par l’AFP. « J’ai été libéré ce matin (hier NDRL), aux environs de 06H30 GMT, sans qu’aucune inculpation ne m’ait été signifiée » avait-t-il expliqué. En effet, la presse nationale, citant des sources judiciaires, avait indiqué, dans ses dernières éditions, que Ali Benhadj, devait se présenter devant le parquet hier et ce, pour répondre à plusieurs chefs d’inculpation, notamment, «outrage à l’institution militaire, atteinte à la personnalité du Président et apologie du terrorisme». L’ancien dirigeant du FIS dissous, avait été interpellé, dimanche dernier, à son domicile, sis à Kouba par la police judiciaire suite aux derniers propos tenus, il y de cela 15 jours, sur la chaîne télévisée El Hiwar. Une intervention qui n’était pas du tout passée inaperçue. Et pour cause, l’invité de cette mission n’a pas mâché ses mots à l’encontre de l’institution militaire algérienne en accusant de tous les maux le défunt général-major Smaïn Lamari, patron des services du contre-espionnage algériens. « Smaïn Lamari était responsable de la disparition, de la mort de milliers de citoyens. Maintenant qu’il est mort, et si sa tombe se trouvait en Angleterre, on aurait sorti son corps pour qu’il soit jugé comme l’ont été de nombreux apostats dans le monde arabe et islamique » avait souligné Ali Benhadj, avant d’ajouter, toute honte bue, que c’est l’Armée qui a dirigé « le coup d’Etat de 1992.» Une institution où feu Lamari « constituait le noyau dur qui tuait en Algérie», ajoute Benhadj.

« Le FIS n’a pas été dissous par voie légale… »

L’ex vice-président du FIS a, en outre, expliqué à l’AFP, que son interrogatoire avait trait aux récentes déclarations concernant le désormais ex-numéro deux des services de renseignements algériens. Benhadj l’avait qualifiée de

« tortionnaire ». « J’ai dit aux enquêteurs que j’ai critiqué un homme public, qui a dirigé l’une des principales institutions du pays », a-t-il indiqué. « Tout ce qui m’a été dit oralement, c’est que le parquet pourrait me convoquer à nouveau à une date qui ne m’a été indiquée. » Tout en affirmant qu’il « n’a pas été brutalisé, ni maltraité par les hommes en bleus. » Ali Benhadj, dont le fils, Abdelkahar se trouverait toujours au maquis, dans les rangs d’Al Quaida Maghreb s’est réjoui que « les enquêteurs ont eu affaire à quelqu’un qui se respecte. » « Ils ( les policiers) m’ont interrogé sur un délit d’usurpation d’identité par ce que j’ai signé un communiqué, en ma qualité de vice-président du FIS », a-t-il déclaré. Cependant sa réponse à cette interrogation, reflète une certaine rébellion, d’autant qu’à ses yeux, « le FIS n’a pas été dissous par voie légale et n’a pas perdu le pouvoir à la suite d’un vote populaire, mais par un coup d’Etat militaire et je ne reconnais pas le pouvoir du fait accompli », a-t-il conclu.

Salah Benreguia

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