La carte sociale établie

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La municipalité d’Aït Yahia est l’une des communes des plus pauvres de la wilaya pour ne pas dire de toute l’Algérie. Les chiffres l’ont bel et bien démontré à chaque fois qu’un recensement est engagé. Sur les vingt-six mille habitants qu’elle compte, des centaines de familles attendent des aides de la part des pouvoirs publics. Pour en savoir plus sur cette indigence qu’on croyait révolue, nous nous sommes rapprochés du service social d’Aït Yahia Moussa. “Les statistiques que je vais vous donner sont révélatrices de la précarité qui sévit dans notre commune”, nous a répondu notre interlocuteur, Boualem Bendaoui, le responsable de ce service. Se basant sur une carte sociale établie par ses soins et d’une équipe qui avait sillonné tout le territoire de cette municipalité, ce chef de service commence par nous éclairer par des chiffres précis, selon des catégories demandés par la Direction sociale de le wilaya.

Première catégorie relative aux différents handicaps (moteur, mental, auditif, visuel). Ils sont au total sept cent quarante sept (747) répartis entre l’âge zéro et plus. A ce niveau, nous avons constaté que la tranche d’âge entre dix-sept et plus occupe la première place avec six cent quatre-vingt quinze personnes où les handicapés mentaux sont placés en tête avec trois cent trente-neuf citoyens tous âges confondus. M. Bendaoui et son équipe ont recensé par ailleurs deux mille cent soixante dix-sept personnes démunies non assurées. “Notre commune est pauvre. Il n’y a ni entreprise ni encore moins d’autres ressources. Nous avons au total six cents cinquante-trois familles démunies sans revenus. A chaque fois qu’il y a une aide, c’est le rush et puis on ne peut pas satisfaire toute cette demande”, déplore M. Bendaoui en présence du premier adjoint au maire. Pour illustrer ce manque, notre interlocuteur nous a donné comme exemple le quota de l’an dernier concernant les couffins de solidarité Ramadhan. “Comment distribuer cent quatre vingt dix-huit couffins pour plus de deux mille demandeurs ?”, s’est-il interrogé. “Pour pallier ce manque, les élus locaux ont fait un effort en nous offrant une centaine de paniers”, a-t-il précisé. Ainsi, ce chargé de ce service demande aux responsables de la DAS d’accorder un quota consistant pour cette commune, ô combien démunie. D’autres catégories de personnes ont été aussi recensées. Il s’agit des personnes sans domicile fixe et des jeunes en danger moral âgés entre six ans et dix huit ans.

Elle sont dix-huit personnes pour la première sous-catégorie et huit pour la deuxième. Ce recensement n’a pas oublié aussi les personnes âgées de plus de soixante ans, sans revenu et sans soutien moral ainsi que les femmes en détresse. Le total pour cette dernière catégorie est de cent quatre vingt-seize dont soixante-huit femmes en détresse. Les initiateurs de ce recensement ont inclu dans cette opération une catégorie très importante. C’est celle des malades chroniques sans revenus. Répartie en plusieurs sous-catégories, cette frange se compose de deux cent quatre vingt seize personnes. A ce niveau, on trouve quarante-quatre asthmatiques, sept cancéreux, soixante-seize diabétiques insulo dépendants, vingt-quatre insuffisants rénaux, seize tuberculeux, cinquante-neuf cardiaques et soixante-dix hypertendus souffrant d’une hypertension maligne.

Après tous ces éclaircissement, M. Boualem Bendaoui nous a déclaré qu’il a été le premier à avoir déposé cette carte au niveau de la wilaya. “Avec toutes les difficultés rencontrées sur le terrain, nous avons fait du porte-à-porte dans les trente-huit villages répartis sur le territoire de notre commune afin de n’oublier personne. Car nous estimons que l’Etat prendra en considération toutes ces données afin de prendre en charge des catégories de personnes”, a-t-il conclu.

A la lecture de ces chiffres, on déduit d’ores et déjà que cette commune se trouve parmi celles qui souffrent énormément de la condition de vie des citoyens. Après le dépôt des cartes sociales de toutes les municipalités, la carte de la wilaya de Tizi Ouzou sera enfin connue.

Amar Ouramdane

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