Main tendue au Pouvoir

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Après avoir condamné les attentats, sans l’ombre d’une ambiguïté cette fois-ci, les trois hommes politiques, qui se disent « affligés par la situation que vit notre pays » et gravement  » préoccupés par un possible nouvel engrenage de la violence », présentent leur condoléances aux familles des victimes.

« Nous condamnons, sans appel, tous les attentats, partageons la douleur des familles des victimes et leur exprimons notre entière solidarité », écrit d’emblée le triumvirat qui affirme « avec force » que « terreurs et violences ne sont pas les voies de l’espérance ». Dans leur communiqué, les trois figures politiques, réunies publiquement à l’occasion du quatrième congrès du FFS, tenu il y a une quinzaine de jours à Alger, clament que « la négation du politique, la répression et l’exclusion ne sont pas des solutions aux multiples difficultés et impasses que connaît le régime ».

« Nous sommes convaincus que la mise en place d’un processus de démocratisation du pouvoir, de son exercice et de son contrôle constitue le chemin de la sécurité nationale, de la stabilité de l’espoir », poursuivent les rédacteurs du communiqué qui se disent « persuadés que toutes les composantes de la société s’impliqueraient et s’engageraient dans la concrétisation d’un tel processus ».

Pour clore leur déclaration, les trois signataires « préoccupés par l’évolution de la situation du pays », proposent leur aide. Ils avancent, en fait, qu’ils sont « disposés à apporter (leur) contribution à la recherche de solutions de sortie de crise dans toutes ses dimensions. »

Le contenu et la tonalité de la missive tranchent avec l’ancien style utilisé par les trois hommes. S’il est évident que la sortie en elle-même est une surprise, son contenu l’est plus. D’abord parce que ni Aït Ahmed, ni Mehri et encore moins Hamrouche, n’ont l’habitude de dénoncer les actes terroristes sans en désigner les coupables.

D’un autre côté, le communiqué contient un vocabulaire rarement utilisé : le mot « pouvoir » remplace « système ». Assistons-nous à un changement de cap ? D’autres initiatives sont-elles en préparation ?

La question n’est pas tranchée, même si tout porte à croire que si. Sauf que l’entreprise ne vient pas de Rome, cette fois-ci, mais bien de Genève.

Ali Boukhlef

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