Depuis quelques jours, le sac de semoule de 25 kilos est cédé par certains revendeurs à cent vingt mille centimes (120 000), ce qui porte le quintal à 4 800 dinars. D’après des commerçants de la ville chez lesquels nous nous sommes rendues, le produit a augmenté de prix à cinq reprises, ces derniers mois. “Il y a spéculation sur le produit du fait que les producteurs n’arrivent pas à satisfaire la demande des grossistes lesquels se trouvent souvent en rupture de stock”. Il nous apprend par ailleurs que les commerçants qui se sont approvisionnés à Tizi-Ouzou, ont payé la semoule moyenne à
1 100,00 DA et la fine de qualité à 900 dinars, au prix de gros. Comment expliquer cette différence qui d’habitude ne dépasse pas les 50 dinars entre les deux qualités ? Quant aux détaillants qui ont fait leur marché à Akbou, ils écoulent la semoule moyenne, au détail, à 1 080,00 dinars. Quel que soit le prix affiché, les gens sont unanimes pour dénoncer ces prix excessifs. “Ils veulent nous affamer”, répètent-ils sans cesse, sachant que le couscous est notre aliment de base, lorsqu’il vient à manquer, c’est la famine qui nous guette. “Il fut un temps, lorsque les gens de chez nous parlaient du minimum vital accessible à toutes les bourses, ils disaient : nous allons nous contenter du couscous et de la galette, deux aliments à base de semoule. Les temps ont, effectivement changé mais pas les habitudes alimentaires. Bien que, de par son prix, le couscous soit devenu un plat de luxe, personne ne peut s’en passer car “c’est le seul qui me remplit le ventre”, vous diront la plupart des gens de chez nous. De fait, on parle de misère, lorsqu’un père de famille n’est pas en mesure de l’assurer à ses enfants. Ils sont malheureusement nombreux, dans ce cas, en ce début de mois de carême. Quant à l’huile de table dont les pères de famille attendaient une baisse de prix, sensible durant ce mois de piété, ils découvrent l’inverse. A Aïn El-Hammam, les derniers bidons ont été vendus à 600,00 DA l’unité pour “Fleurial”, prisée par les ménagères pour sa qualité. De ce fait, le sujet de conversation préféré, dans la rue ou dans les cafés, est tout trouvé, occultant tout autre problème. Les discours autour des élections, de la rentrée ou autre sujet, n’ont pas le droit de cité. Ce sera pour après, car ne dit-on pas que “ventre affamé n’a point d’oreilles”?
Nacer B.
