Selon la déclaration des héritiers Ammari, parvenue à notre rédaction cette semaine, l’affaire remonterait aux années 80, durant lesquelles une bonne partie de leurs terres avait fait objet d’expropriation pour cause d’utilité publique, notamment la réalisation d’un réservoir d’eau, de pompes de refoulement, caserne de gendarmerie, voie de chemin de fer, rocade Sud et ligne à haute tension.
La totalité de la superficie avoisine les dix hectares, selon le document. Sachant que c’est dans l’intérêt général, la famille Ammari n’a exprimé aucune opposition à cette décision, selon la déclaration. « Seulement notre comportement de citoyens civilisés et respectueux des lois de notre pays a ouvert l’appétit à quelques véreux de l’administration locaux qui convoitent de nous priver de la seule parcelle restante », lit-on sur le document.
D’une superficie de 17 900 m2, le terrain en question, avoisinant la caserne de gendarmerie, a été « arbitrairement » attribué par le wilaya à la Caisse de promotion immobilière de l’armée en 1997, pour la construction de villas individuelles, selon les concernés. Suite à quoi, les héritiers Ammari ont porté l’affaire devant les tribunaux. Après un long périple, la chambre administrative de la cour d’Alger rend un jugement exécutoire en faveur de la famille Ammari, sous le n°1077 en date du 7 novembre 2001.
« Là encore ignorant cette décision de justice et toutes les démarches légales (Avis d’opposition, courrier recommandé, notification du jugement) que nous avons entrepris, l’administration a tout de même délivré à la caisse de promotion immobilière de l’armée un permis de lotir sous le n° 06/due/su/2002, publié le 07/04/2003 » ; lit-on encore sur la déclaration.
A nouveau, cette situation a été contestée devant les administrations concernées. En 2004, après appel projeté par la wilaya, le conseil d’Etat confirme le jugement en faveur de la famille Ammari. Après trois ans de galère administrative, le permis de lotir a été enfin délivré en date du 16 juin 2007. la procédure d’établissement des actes a été entamée et pas moins de 1 200 00 00 dinars ont été engagés comme droit d’enregistrement et autres frais.
« A notre surprise, en date du 25 juin 2007, le secrétaire général de la wilaya signe un nouvel arrêté de déclaration d’utilité publique et attribue au profit des gendarmes la même parcelle.
La même superficie, celle-là même restituée par la justice algérienne au nom du peuple algérien », lit-on sur la déclaration. Les héritiers Ammari ont frappé à toutes les portes, notamment en demandant audience au premier magistrat de la wilaya, en vain. A deux reprises, en effet, en date du 26 août 2007 et du 2 septembre dernier, les héritiers Ammari se sont déplacés pour réclamer cette audience au wali, « nous avons été surpris par un dispositif sécuritaire impressionnant dépêché pour nous interdire l’accès ».
La famille Ammari loin de se laisser intimider ou décourager a décidé d’attirer l’attention de la population et l’ensemble des autorités concernées sur l’injustice dont elle fait objet « qui est loin de faire exception à Tizi-Ouzou ».
Samia A.