Au secours des foyers

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A l’instar des années précédentes, ramadhan revient avec ses habitudes suivies de coutumes, surtout culinaires.

Ainsi le commerce du pain traditionnel, longtemps considéré comme une activité domestique réservée exclusivement aux femmes au foyer, attire de plus en plus les jeunes un peu partout en Algérie.

Ceux-ci les jeunes-sont, partagés entre le gain et le souci de préserver un métier ancestral en déperdition. La multiplication des petits ateliers de fabrication de pain traditionnel a été induite, d’après d’anciens artisans-boulangers, par l’apparition d’une nouvelle tendance de consommation, notamment chez les familles sédentarisées, et l’émergence de nouvelles habitudes culinaires, surtout dans le domaine de la restauration rapide où le nombre de consommateurs est en perpétuelle croissance. Pas seulement cela, des femmes aussi préparent chez elles tous types de pains traditionnels. Ces dernières proposent, soit à des commerçants, ou pour leurs enfants lesquels occupent un coin de route ou des autoroutes, afin d’ y vendre leur produit.

La majorité des “façonniers” de ce pain, sans parler de la minorité représenté par des hommes, sont des femmes possédant un maigre revenu. Pour certains, ce métier est vital, pour d’autres c’est une occupation.

 » C’est un métier de nos ancêtres, noble, qu’on doit sauvegarder et transmettre à nos enfants « , nous dit une vieille femme.

Abordant un commerçant qui écoule les produits d’une fabricante non seulement du pain mais de gâteaux traditionnels et de divers produits, celui-ci nous dira qu’il faut

« aider les gens à travailler « .  » A mon avis, poursuit –il, je préfères qu’elles s’occupent de ça, un métier propre plutôt que de tomber dans des métiers malsains, surtout que chez nous la femme reste la base de la société « . De nombreux artisans boulangers expliquent cet engouement pour ce nouveau créneau par la forte demande exprimée par les consommateurs, surtout les célibataires, les couples travaillant et parfois même les femmes aux foyers, notamment durant les périodes de l’été et du ramadhan pour s’approvisionner en ce produit, non sans évoquer l’aspect plus au moins lucratif de cette activité commerciale.

Cette activité, qui ne nécessite pas de grands investissements, peut se poser, à certaines périodes de l’année, en sérieux concurrent pour les fabricants de la baguette industrielle, notamment après l’introduction de nouvelles variétés de pain traditionnel, déclinées sous différentes préparations et saveurs.

Pour d’autres commerçants reconvertis récemment dans cet ancien-nouveau créneau, la rude concurrence que se livrent, chaque ramadhan, les fabricants de pâtisserie orientale, la baisse constatées dans les autres activités commerciales ainsi que la saturation de certains créneaux, très sollicités durant le mois de ramadhan, sont autant de facteurs qui ont permis de voir réapparaître ce métier millénaire et l’émergence au cœur des grandes agglomérations urbaines de ce type d’atelier.

L’essentiel, selon une “fabricante” de divers pains traditionnels, c’est de travailler et de gagner sa vie proprement et dignement.

N. Belbachir

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