Chassés du marché hebdomadaire par la police, depuis l’an dernier, les vendeurs de poulets sont revenus cette semaine, à la faveur du mois de ramadhan où tout s’achète. Ils savent que c’est le prix qui décidera les consommateurs. Le couteau dégoulinant de sang à la main, l’éleveur annonce “180,00 dinars le kilo, je peux l’égorger mais non le déplumer”. En cette période, le poulet ne peut qu’attirer ceux qui veulent éviter de débourser 270,00 en boucherie. Ils savent que c’est le prix attractif qui décidera les clients. Ces derniers, relativement nombreux, ne donnent pas l’impression d’être gênés par l’absence d’un minimum d’hygiène sur les lieux et les conditions de vente du poulet. Pourtant, on ne peut rater le tas de détritus sur lequel se posent nos yeux, dès le premier abord. C’est à côté de ce tas d’ordures qui semble être là depuis des lustres, auquel s’ajoutent toutes les saletés du marché, que se débattent ces animaux. “De toutes façons”, nous dira un client qui attend que son “oiseau” finisse de mourir “personne ne peut nous garantir que les poulets vendus dans les boutiques de la ville, ont été abattus dans de bonnes conditions”. Tout comme ceux qui l’entourent et qui font fi de l’hygiène, l’éleveur, lui, ne semble aucunement concerné par les “interdictions d’abattage de volailles à l’air libre”, maintes fois rappelées par les autorités. En réalité, le poulet ne doit pas être la seule source de maladie. La viande, aussi étalée sur des tables à la propreté douteuse tout comme le poisson écoulé à côté d’eaux usées et bien d’autres produits vendus dans des conditions d’hygiène déplorables doivent interpeller la commission d’hygiène et toutes les autorités. Cependant, il ne faut surtout pas incriminer les seuls marchands ambulants car ceux qu’on a constactés, ne demandent qu’à se conformer à la loi. “Qu’on nous aménage des boxes propres et vous n’entendrez plus parler de nous”. Le problème a été évoqué à maintes reprises, par la presse et au niveau des responsables locaux sans qu’aucune solution définitive n’ait été trouvée. La situation demande des décisions énergiques. Il y va de la santé de tous.
Nacer B.