Si lors des incendies, on ne “déplore pas de perte en vies humaines” selon l’expression consacrée, on ne doit pas pour autant occulter tous les dégâts occasionnés aux paysans propriétaires des vergers touchés par les différents feux (accidentels ou criminels) qui ont sévi, durant tout l’été. Si la population et les agents de la Protection civile au péril de leur vie, n’avaient pas empêché les flammes d’atteindre les habitations, une catastrophe serait survenue, particulièrement à Aït Yahia. Ce n’est que plusieurs jours après, la première émotion passée, que les paysans de la région, constatent avec tristesse ce qui leur arrive. “Personne n’est venu nous encourager ou nous promettre une quelconque aide de l’Etat”, nous dit un citoyen de soixante ans environ, qui a vu tout son verger calciné. J’avais plus de cinquante figuiers et autant de cerisiers, sans compter d’autres arbres fruitiers et maintenant… rien. Des oliviers, seule ressource de certains, des pommiers, tout est parti en fumée. “Ce qui en reste et qu’il faut abattre s’ajoute aux dépenses que nous devons consentir pour la replantation.” Par “nif”, dira un paysan, ajoutant, “je ne peux laisser mon champ dans cet état. Je suis obligé de le remettre en état, petit à petit”.
Ce n’est pas le cas de tous les sinistrés. Pour s’occuper de sa propriété, un fonctionnaire n’a que ses bras et les jours de repos. Il ne peut se permettre d’engager des ouvriers pour un investissement qui ne sera rentable que dans une dizaine d’années, si rien ne vient encore une fois contrarier ses projets. On se souvient qu’il y a trois ans, c’est la neige qui avait ravagé les champs et les ruchers. Ces derniers se reconstituent peu à peu mais les aides promises ne sont jamais venues.
Nacer B.
