L’agitation commence

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Les élections locales du 29 novembre font agiter les partis politiques que la loi électorale autorise à prendre part. Il est à rappeler qu’une restriction est prise à ce sujet: toutes les formations politiques n’ayant pas obtenu 5% et plus lors des derniers suffrages sont de facto éliminés de la compétition, ce qui laisse entendre que le quitus ne sera donné à l’échelle nationale, qu’à une dizaine de partis, pendant que les petit partis se rabattront sur des regroupements, afin de contourner cette mesure scélérate, il est utile de rappeler que la Kabylie a eu son dernier rendez-vous électoral pour les élections locales en novembre 2005.

C’était les élections partielles organisées pour compenser le déficit de légitimité de celles de 2002, lorsque la région connaissait le chaos et les émeutes.

Lors des dernières élections locales, les partis entrés en lice étaient le FFS, le RND, le RCD, le FLN, les Indépendants, et quelques participations de figuration. A cette échéance, le FFS et le RCD, pourtant donnés favoris, n’ont pas réussi une présence sur les 67 communes. Le RCD avait réussi à avoir des listes seulement dans 40 municipalités et rate 27 localités pas des moindres, tandis que le FFS, lui aussi, s’est vu rater l’exploit de faire une représentation couvrant l’étendue de la wilaya. La surprise de présence large, était venue du RND et du FLN, qui ont eu des listes dans presque les 67 communes, en raflant quelques sièges et gagnant certaines municipalités.

Les locales de novembre 2005, ont connu le plus fort taux d’abstention, 7 Kabyles sur 10, ont boudé les urnes. Novembre 2005, avec les résultats obtenus-constitue la première amorce depuis 1989, d’un changement de rapport de force politique institutionnel, aux dépens du FFS et du RCD. Pour le prochain rendez-vous de novembre, à présents seul les FFS-RCD-RND-FLN s’agitent pour étoffer des listes. On croit savoir que le RND, qui a eu une démarche régulière et non bruyante, a su comment rallier des dizaines de dissidents politiques à sa cause. Le bureau de wilaya que pilote Tayeb Mokeddem, député des législatives de mai dernier, mène un travail d’abeille pour affronter le défi de novembre prochain. Sous sa coupe, certaines APC, 5 élus à l’APW, trois députés. Le parti d’Ahmed Ouyahia à Tizi Ouzou ne désespère pas, il compte encore une fois surprendre, d’abord par la présence sur les 67 localités puis par l’obtention de résultats.

Le bureau de wilaya multiplie contacts et réunions organiques pour aborder de façon optimale l’échéance électorale et entend investir tous les espaces lors de la campagne électorale. Le déclin par contre se trouve chez les formations de Abdelaziz Belkhadem et de Saïd Sadi. Pour le FLN, le fonctionnement irrégulier et parfois son immobilisme, la mouhafadha de Tizi Ouzou qui hérite d’une crise de direction, fait face à toutes les péripéties et vicissitudes pour organiser un parti en effritement. La loi classique continue de sévir et bloque toutes avancées qualitatives du parti de Belkhadem toutes les professions de foi du secrétaire général du parti se sont évaporées, le FLN est plongé sournoisement dans une crise, atteignant le point de non retour, nonobstant sa dominance au niveau institutionnel.

Ce diagnostic ne peut, avoir ne d’incidences sur les bureaux de wilaya entrés en difficultés pour affronter les échéances électorales. Point de réunions organiques, fuites de compétences, clientélisme dominant, le nouveau Mouhafedh et député du 17 mai dernier, en dépit de ses efforts et de sa correction, fait face à la machine du mal qui empêche le FLN de décoller. Le parti de Saïd Sadi qui ne se départit jamais de l’illusion, matraque ses militants en leur faisant digérer toutes les défaites en victoires. La vérité organique du RCD est plus qu’apocalyptique, démission de cadres, monopole de la décision politique, absence du parti sur le terrain, conflits directeur du parti-élus aux mairies, exclusions de militants, les 07 députés du 17 mai se payent une vie dorée et entièrement détachés des citoyens et des militants.

Ce constat “propulse” le parti de Saïd Sadi à la recherche désespérée de candidats avec l’évidence de ne pouvoir assurer la présence sur les 67 communes que compte la wilaya. Le FFS de Hocine Aït Ahmed, qui vient de “réussir” son congé, donnera du tonus au parti malgré les réccurentes protestations. Les militants du FFS fonctionnent avec la discipline de fer, en nuançant entre une direction nationale qui brille par son ostracisme et le parti en tant que patrimoine politique et historique.

Le FFS reste le parti le plus à même à dominer politiquement en Kabylie, les prochaines élections le donnant favori à assurer un score honorable. Les contestataires dans le parti, qui ont posé un problème politique et à portée stratégique, ne passeront jamais jusqu’à le déjuger et le renier. Pour le moment le parti d’Aït Ahmed ne s’est pas encore penché à l’établissement des listes, instruction est donnée pour défricher le terrain, ressouder les rangs, affûter les armes, pour s’assurer une victoire.

Les élections locales de novembre prochain relanceront assurément les rivalités politiques traditionnelles mais du coup, ce sera l’occasion à d’autres forces politiques de continuer leur élan d’affirmation dans la région, la tendance irait vers les FFS-RND à signer des victoires devant le déclin des FLN-RCD, sur fond d’une éventuelle forte abstention comme cela fut en novembre 2005 et en mai 2007 pour les législatives.

Khaled Zahem

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