Selon les prévisions des services de la direction du logement, la wilaya de Tizi Ouzou bénéficiera en 2009 de 26 000 logements, les mêmes services indiquent qu’il manquera quand même 14 000 logements. C’est à dire qu’il y aura toujours un grand nombre de demandeurs qui devront attendre (combien d’années encore?) d’être logés. En fait, les prévisions en matière de logements ne sont jamais entièrement atteintes pour la simple raison que la démographie les rattrape toujours. Si, en 2009, on satisfera un certain nombre de demandes, exprimées aujourd’hui, en 2009, ce sont d’autres demandes qui vont être déposées. D’autres jeunes qui vont se marier et qui ressentiront le besoin de se loger. D’autres familles aujourd’hui plus ou moins à l’aise, qui seront à l’étroit et qui ne pourront plus vivre dans le F2 ou le F3 familial. En fait, c’est le cercle infernal : sitôt des demandes satisfaites, d’autres resurgissent… On a beau expliquer que l’Etat n’est plus, ne peut plus être cette providence sur laquelle il faut tout le temps et pour toute chose, compter, on continue à attendre qu’il résolve tous les problèmes. Autrefois, en Kabylie, les gens construisaient eux-mêmes leurs logements, et pas seulement ceux qui disposaient de pensions en devises : on souffrait, on se privait de tout mais on montait au bout de quelques années, un toit… Il est vrai que les matériaux de construction coûtaient beaucoup moins cher qu’aujourd’hui mais il y avait aussi la volonté de ces hommes et de ces femmes qui après le travail, se transformaient en manœuvres. Et si on insufflait cet esprit aux jeunes? Et si l’Etat réservait en priorité ses aides au logement à l’auto-construction? La crise du logement serait certainement moins aiguë !
S. Aït Larba