Ramadhan et les nouvelles habitudes culinaires

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Pour donner un cachet tout particulier au mois sacré, les gens se doivent de renouer avec certains mets qui ne font leur apparition chez nous, qu’en cette période. Ainsi la viande de mouton ne se vend à Aïn El-Hammam que durant les trente jours que dure le mois de carême. C’est à croire qu’une chorba sans mouton n’en serait pas une. Ce mets, si en vogue, ne va pas sans drainer dans son sillage l’inévitable frik et toutes sortes d’herbes aromatiques qui titilleront nos narines et aiguiseront notre appétit avant le f’tour. La faim aidant, on ne lésine ni sur les moyens ni sur les ingrédients et toute cuisinière qui se respecte se fait un point d’honneur à réussir sa chorba. Celle-ci, pour que la boucle soit bouclée, ne s’accommode que du fameux pain sur dalle, faute de galette tendre vendue chez les bouchers à raison de cinquante dinars l’unité. Son prix a suivi en hauteur celui de la semoule. Les moins nantis feront aussi un effort pour se rabattre sur les “ficelles”, boudant de la sorte, le pain habituel. Les feuilles de dioul, elles aussi, disparaîtront des étals dès l’Aïd et personne n’entendra plus parler de bourek d’ici septembre prochain. Bien que nous ne cessions de nous plaindre de la hausse vertigineuse des prix, les pruneaux, le raison sec et tout ce qui attise notre gourmandise, rempliront nos paniers, aux côtés d’autres victuailles tout aussi chères.

Côté pâtisserie, en dehors de la traditionnelle et incontournable “zellabia Boufarik” que l’on trouve à chaque coin de rue, de nouveaux produits aussi chers les uns que les autres sont étalés comme autant de pièges dans lesquels, inévitablement, de nombreux gourmands tomberont. De belles brioches auxquelles le safran donne un attrait particulier ou des pièces de kelb ellouz “mehchi”, la précision est utile, garniront une partie de la table. D’année en année, nous allons de découverte en découverte.

Des mets algérois, constantinois ou d’ailleurs, s’incrustent dans notre quotidien à la faveur du mois de ramadhan. Les prix étant ce qu’ils sont les bourses moyennes ont vite fait de s’épuiser pour laisser place à l’endettement.

Nacer B.

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