Ramadhan dans tous ses états

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Coïncidant avec la rentrée scolaire, une autre occasion de dépenses supplémentaires aux familles, la flambée des prix de tous les produits de large consommation a fait peur, même aux plus aisées. Quant aux pauvres, c’est le K.O. Dans cette métropole à la fois urbaine et rurale, le marché de fruits et légumes n’est plus hebdomadaire car il s’anime presque à longueur de semaine, sans connaître l’afflux comme à l’accoutumée, des derniers jours précédant le ramadhan. Ceux qui s’y rendent ne le font que par curiosité d’observer les prix grimpant en flèches, sujet de toutes les discussions. Le couffin n’est plus l’accompagnateur préféré des habitués du souk, car le temps n’est plus aux emplettes généreuses d’antan.

Le topo est le même chez ces marchands informels très fréquents le long de la RN 75 où l’on a constaté des prix enflammés de fruits et légumes de la localité comme les raisins. Cette cherté est à vrai dire un coup de fouet qui a réveillé les esprits et les consciences à consommer rationnellement, un moyen efficace pour diminuer les prix, dira un jeune fonctionnaire.

Quant à la pomme de terre, elle est presque boudée. La détresse est générale, où même l’augmentation des salaires annoncées en grande pompe par l’Etat n’a pas atténué outre mesure la crainte de ces travailleurs qui trouvent que cette nouvelle n’est qu’un leurre. La recrudescence des mendiants est au summum ainsi que d’autres fléaux sociaux qui menacent la tranquillité de ces contrées paisibles.

Les autorités locales ont recensé quelque 600 familles démunies au niveau de cette commune. Un chiffre qui est loin de la réalité dans une région où la mendicité est considérée comme tabou. Pour atténuer un tant soit peu la souffrance de ces personnes nécessiteuses, un élan de solidarité va grandissant au niveau de cette municipalité. En effet le mouvement associatif et l’APC ont chacun de son côté porté leurs aides à ces familles.

25 millions de centimes tirés du budget communal est la somme attribuée par la municipalité en guise d’aide aux familles démunies.

En parallèle, l’APC a organisé en collaboration avec la section scout Zaïchi-Sadek, une caravane à travers les quartiers et villages pour la collecte de denrées alimentaires au profit de ces nécessiteux. L’opération durera tout le mois de ramadhan.

De son côté, la modeste association sociale AIDE créée il y a un an, a mis la main dans la pate pour contribuer à cette action de solidarité. Jusque-là, 50 couffins ont été distribués dans quelques villages de la commune, dira Zenati, président de cette association. Aussi, environ 16 familles seront approvisionnées en pain et autres confiseries durant tout le mois sacré. AIDE compte organiser une opération de circoncision collective le 27e jour du ramadhan. En ce mois d’altruisme, les donneurs bénévoles de sang n’ont pas manqué d’afficher leur solidarité en offrant leur sang aux malades dans le besoin de ce liquide précieux. Pour leur permettre d’accomplir cet acte de bravoure dans de bonnes conditions, les responsables du centre de transfusion de l’hôpital d’Amizour assurent un service d’accueil nocturne idéal au prélèvement de sang. Le mois de ramadhan, en plus de son caractère spirituel, est aussi un moment propice pour intensifier les activités culturelles et artistiques. Afin d’animer les soirées à la belle étoile, et comme à son accoutumée, le centre culturel Malek-Bouguermouh, avec le concours de la Ligue communale des activités de jeunes et l’APC d’Amizour vole la vedette pour offrir aux noctambules un programme d’animation riche le long de ce mois de la belle étoile.

Outre les nuits de Kabylie qui se veulent une série de galas avec des chanteurs amateurs et professionnels, entrecoupés de pièces théâtrales et de projection vidéo, les organisateurs ont dédié l’édition de cette année du grand concours musical Stars de demain au défunt chanteur cher à cette ville d’Amizour, Fayçal Bouiche. Ce concours musical s’étalera du 28 de ce mois jusqu’au 10 octobre prochain. Une manière d’accompagner à sa fin ce mois de ramadhan dans la joie et l’ambiance malgré tout.

Nadir Touati

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