Avant-première de « Chkoun ana ? Houa… »

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La question de l’identité algérienne dans sa complexité et sa problématique a été abordée sur fond d’humour et de sympathie dans Chkoun ana ? houa… (Qui suis-je ? Lui…), un téléfilm projeté, ce mardi soir, à la salle Ibn Zeydoun (Riad-el-Feth).

Réalisé par Ibrahim Kadour Zakaria, et joué par des artistes du théâtre tel que Mohamed Adar, Haimour Mohamed, Belkaïd et d’autres. Il rentre dans le cadre de la manifestation culturelle « Alger, capitale de la culture arabe, 2007 », le film est joué sur un aspect de fiction, mais inspiré de la réalité.

Il décrit l’histoire d’un jeune garçon, « Jimmy Britelle » joué par Hassane Ibrahim, qui ayant des acquis en théologie, débarque dans un patelin, dans l’arrière-pays, pour enseigner aux enfants du village la langue arabe et notamment le Coran. Son arrivée, et vu son jeune âge et le fait qu’il soit trilingue (arabe, français et tamazight), jette un trouble au sein de la population locale, surtout les aînés qui le voient d’un mauvais œil.

Pour eux, l’étranger, qu’ils considèrent comme un « roumi », représente manifestement un signe de déperdition, une menace pour leurs vieilles habitudes ancestrales, des habitudes immuables, rigides et vaines. Certains vont jusqu’à le calomnier et font véhiculer à son sujet moult racontars : un chrétien ou un juif qui s’est converti à l’Islam et qui n’a pas la moindre expérience en la matière qu’il veut enseigner, seulement parce qu’il porte un nom à consonance européenne.

D’autres, plus médisants encore et plus malfaisants vont jusqu’à l’accuser d’avoir porté atteinte à la pudeur. Ainsi, les vieux du village, soi-disant indignés, prennent la décision de le chasser de leur communauté. Un procès mené à son encontre sans preuves tangibles.

Le film présente un village oublieux de lui-même et oublié des réalités du monde extérieur, un village où la population mène une existence des plus démunies. Tous vivent dans un dénuement culturel – ou intellectuel – et matériel. Ces gens ne sont ni cultivés ni émancipés. Ils ne font même pas preuve de pertinence ou de sagesse.

Ils végètent et se complaisent dans leur insuffisance, indigence et mesquinerie. Ces gens ne réfléchissent pas par eux-mêmes, ce sont toujours les autres, par leurs on-dit, qui réfléchissent à leur place.

A travers ce film, le réalisateur qui est aussi l’auteur du scénario veut passer un message aux jeunes « qu’il y’a plus important que le matériel dans la vie, la fraternité et la solidarité entre le peuple arabe qui est emporté par la machine matérielle », a-t-il révélé.

Kafia Aït Allouache

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