Manque d’espaces de détente

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Tout le monde l’aura constaté, particulièrement durant ce ramadhan, il n’y a presque pas d’endroits où l’on pourrait s’asseoir, lire tranquillement son journal ou discuter entre amis. Les jeûneurs déambulent à longueur de journée, ou essayent de dégoter une place sur les rares bancs encore intacts. Il n’y a aucun jardin public dans ce chef-lieu de daïra, chaque espace étant happé par les constructions frénétiques. La place Abane qui aurait pu jouer le rôle de grande place urbaine ou même de jardin est une ineptie architecturale et spatiale. Pour une ville en déficit foncier, autant d’espace aurait pu être mieux utilisé. Beaucoup s’accordent à dire qu’Abane mérite mieux que cette place ferraillée, fermée, sans âme et très mal conçue.

Les gens errent dans les rues, les cafés étant fermés la journée. Après le f’tour, la déferlante humaine envahit les rues. Les gens sortent, marchent, s’adossent aux barreaux des garde-fous de trottoirs, aux capots de voitures en stationnement où marchent inlassablement. C’est presque un spectacle kafkaïen de voir autant de gens marcher sans but précis parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Le cinéma est fermé depuis belle lurette pour un problème juridico-administratif apparemment insoluble, le Centre culturel ! fonctionne par à-coups commémoratifs. Il faut attendre des heures pour une place au cyber. Heureusement qu’il y a les cafés qui accueillent les gens autour d’une partie de dominos ou de cartes. Il est difficile de trouver une place assise, il faut se presser pour cela. Les cafés dotés de terrasses se comptent sur les doigts d’une main, encore que ces terrasses sont la plupart du temps des empiètements tolérés sur l’espace public urbain. A signaler qu’il n’y a aucune vespasienne dans la contrée, et on a vu des femmes dans l’urgence demander avec embarras l’hospitalité à des habitants ou se soulager en catimini dans une cage d’immeuble.

Amarouche

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