Thassala, bourgade isolée

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Thassala est une localité située à 10 km au nord -est du chef-lieu de la wilaya de Bouira et à 6 km au nord de la mairie de Taghzout. Elle compte, selon l’estimation de quelques habitants rencontrés lors de notre passage, près de 600 âmes. Les citoyens endurent l’insuffisance de plusieurs commodités. A savoir l’éclairage public, l’eau potable, sans parler de l’impraticabilité de la route desservant le chef-lieu de Bouira. Un citoyen nous dira : «Cette région est riche en sources d’eau mais la quasi-totalité de nos habitants subissent la pénurie de ce liquide.» Selon les dires de notre interlocuteur «l’eau coule timidement dans les robinets». Par ailleurs, la route menant vers la ville de Bouira et vers d’autres localités comme Imerkallen et Tikjda est en piteux état, ce qui a aggravé un peu plus le manque des moyens de transport. «Il faut patienter des heures avant qu’un bus ne passe par notre localité et en plus la majorité des transporteurs travaillent clandestinement, notre bourgade est un cas exceptionnel», enchaîne un autre vieux. D’autre part, Thassala est dotée d’une seule école primaire et selon notre information, l’établissement serait privé de plusieurs commodités, notamment les moyens de chauffage. Nous y avons fait un saut afin d’approcher son directeur mais ce dernier a refusé de nous recevoir nous disant : «Il vous faut une autorisation de la direction de l’éducation pour pouvoir mettre les pieds dans mon école». Les collégiens scolarisés dans le CEM de Taghzout, déplorent également le manque de moyens de transport scolaire : «comment se fait-il que les élèves issus de Merkalla bénéficient de bus pour les acheminer vers leur lieu d’études, tandis que les nôtres doivent s’en passer ? Idem pour les lycéens. Ces derniers font un vrai parcours de combattant, puisqu’ils sont obligés de se lever très tôt, de faire un déplacement vers le carrefour de Bouira puis de prendre un bus vers Haizer. 80 da est le tarif des frais de transport sans compter leur déjeuner et autres dépenses.» Il convient de souligner que Thassala est l’une des localités où les intégristes islamistes ont fait le plus de ravages. Pour preuve, beaucoup de familles ont fui leurs maisons pour aller s’installer ailleurs. Nos interlocuteurs s’interrogent «sur le rôle de responsables locaux, ils viennent une semaine avant les élections pour nous demander de mettre nos bulletins de vote dans les urnes». Ledit hameau nécessite, à l’instar de plusieurs villages de notre chère Kabylie, une sérieuse prise en charge pour simplifier la vie des villageois.

Amar Fedjkhi

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