Une parfaite ambiance de communion

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La deuxième journée du gala d’Aït Mengeullet dans la ville de Bouira s’est déroulée dans une parfaite ambiance de communion entre le poète chanteur et un public qui lui est acquis de longue date. La séance de mardi soir a débuté avec une demi-heure de retard, soit à 18h30. Dès 17 h, la placette faisant face à la salle de cinéma Errich recevait les premiers groupes de fans d’Aït menguellet dans un calme et une sérénité qui contrastent avec les habituels rendez-vous artistiques souvent trop bruyants.Visiblement, Bouira a renoué ce soir avec la bonne humeur, la joie et la convivialité. Des jeunes, des vieux, des femmes en robe kabyle, des enfants de bas âge, tous sont venus voir une légende vivante, écouter le verbe magique et pour les plus petits, danser au rythme de certains morceaux rapides. Le chanteur a été bien applaudi : certains passages (vers ou strophes) l’ont été davantage parce qu’ils expriment des sentiments communs, des vérités tues ou censurées. L’espoir est sans doute permis que les chansons les plus “hermétiques” de Lounis soient comprises et appréciées à leur juste valeur, même si d’un autre côté le caractère festif donné par les spectateurs enflammés à certains poèmes chantés sonne faux par rapport au message porté par le texte. Mais devant de telles retrouvailles, tout est presque permis : épanchement de sentiments déhanchement des corps, et désir d’embrasser le chanteur et de lui toucher la main. A chaque fin de séquence de deux au trois chansons, de petites processions d’enfants, de femmes et de couples se présentent à la tribune pour offrir à Lounis des bouquets de fleurs et l’embrasser fortement. Pour les admirateurs anonymes d’Aït Menguellet, c’est une occasion, peut-être unique, à ne pas rater pour toucher la main du chanteur, le voir de près. Un jeune âgé d’une vingtaine d’années, un bouquet de fleurs à la main, fait la chaîne depuis plus de 20 minutes pour pouvoir saluer Lounis qui s’est retiré dans le salon. Il supplie un autre spectateur, qui brandit un appareil photo entre les mains, de le photographier avec Aït Mengeullet. “Je suis prêt à te payer 2 000 DA cette photo. Fais-moi ce plaisir. Pour Aït Menguellet et la JSK, je suis prêt à vendre ma maison”. L’autre le rassure qu’il le prendra en photo avec l’artiste sans débourser un dinar. La magie du verbe et l’exemplarité des spectateurs se sont réunies ce soir à Bouira dans une symbiose que tout le monde veut voir se renouveler le plus souvent possible.

Amar Naït Messaoud

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