Ainsi, le chef d’état-major, le général Gaïd Salah, instruit les états-majors et unités militaires de mener une guerre sans merci contre le terrorisme promettant le fameux » Seïf El Hadjadj « , pour mieux démontrer sa volonté d’adopter » plus de rigueur contre le terrorisme « .
L’information est en soi, d’une grande signification, dans la mesure où elle suppose que jusqu’à l’attentat suicide de Batna, la lutte antiterroriste, telle que l’a déclarée le chef d’état-major…n’était pas encore totalement de mise.
Il a vraisemblablement fallu quelques remises en cause aux autorités politiques et militaires quant au traitement sécuritaire en vigueur jusque-là, pour en arriver à ce ton empreint d’impatience et d’exaspération de Gaïd Salah, à l’encontre de la recrudescence des actes terroristes, tant en termes quantitatif que qualitatif. D’où, peut-être, cet avis du général-major à l’égard de la politique de réconciliation nationale, qui si elle » s’est soldée par des résultats » a-t-il jugé, » doit être soutenue par une lutte implacable et résolue contre le terrorisme « .
Une appréciation qui pourrait suggérer qu’il y aurait le sous-entendu, selon lequel l’action militaire contre le terrorisme ne saurait désormais plus être coupée de celle politique, qui, s’agissant de la question sécuritaire est incarnée par la seule démarche de réconciliation nationale pervertie par ailleurs et, à plus d’un égard, détournée de ses objectifs initiaux.
Ce qui par conséquent, nous amènerait à penser que des mises en ordre au plan du discours et de la démarche politiques se profileraient à l’horizon, dans le sens de plus de fermeté et de justice, à l’encontre de tous ceux censés profiter de la magnanimité de l’Etat. Nombre de ces derniers en effet, outre l’amnistie de fait dont ils ont bénéficié, profitent du soutien de secteurs socio-politiques influents qui redoublent de surenchères visant l’impunité totale sous couvert de réconciliation et donnant la part belle à l’idéologie intégriste, terreau par excellence du terrorisme. Il devrait en être ainsi, autrement la sortie de Gaïd Salah serait pour le moins inintelligible pour l’opinion, sachant de toute évidence, que la nécessité de la lutte implacable, résolue et sans merci, pour reprendre les déclarations du général-major, a toujours été la mission naturelle des forces de sécurité et des états-majors militaires.
A moins que ceux-ci aient été, jusque-là, réellement en deçà de leur potentiel, pour cause d’inconséquences politiques des uns et des autres, qui le moins que l’on puisse imaginer ont pour effet de démotiver les plus sincères et solides volontés…
H. O.