La «demande» (dayen)

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l … « Nnigh-ak a dda Rezki, je suis venue demander la main de Mina pour Samir », annonce Chabha sans transitions. « Tout ce que tu veux Chabha, ini-d kan », lui répond le vieux Dezdeg sans vraiment réfléchir et toujours sous l’emprise du sulfureux Si Mhand Umhand *. Comme dans un dessin animé, les yeux de Bulehnak font des cabrioles dans leurs orbites, son sourire atteint ses oreilles, son nez et ses joues s’enflent et se tomatichent d’une manière extraordinaire. Puis, il geint grogne, ses mains et ses pieds s’agitent nerveusement. Seule Mina avait compris que Bulehnak étouffait. Elle se place derrière lui et lui assène un coup de poing dans le dos entre les omoplates. Près de 100 gr de zlabia pétri s’éjecte de sa bouche. Ses joues se dégonflent, ses mains retombent sur ses jambes et il se relâche totalement dans le fauteuil. Maintenant c’est tout le monde qui a compris que Bulehnak a failli être emporté par ajabub n zlabiya. Sekkura va dans la cuisine chercher de l’eau. Chabha lui tapote les joues revenues à la normale. Le vieux Dezdeg est redescendu des nuages de Si Mohand Umhand. Il est le dernier à réaliser que son hôte a failli y passer. Mina n’a pas pu retenir son fou rire. Elle le retient (le fou rire) dans ses mains et court ad teqehqeh di texxamt. Samir est revenu à lui. Il est très mal à l’aise, d’autant plus qu’il a surpris le rire de Mina. Il se lève. Sa grand-mère aussi est gênée. Elle s’excuse : «-Semmeht-agh. Il est tard, nous devons partir.

– Mais tu n’as pas fini. Tu disais quelque chose…

– Ala, ettu. Je n’ai rien dit »

* Cabha zzin abacmaq

Di xali i-m yujjaq

I turwemt a tulawin

lukan a(d) t-n-awi ileswaq

Fella-s ad nemsewaq

A(d) d-iban war a(d) tt- yawin

Yewwi-tt uramdan ahemmaq

Mi d fella-s ixaq

A(d)tt-issers ger tmessadin

T.Ould Amar

[email protected]

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