Le premier responsable de ce lycée a fait sa déclaration devant un parterre de parents d’élèves qui se sont réunis en assemblée générale extraordinaire, suite aux actes de violence et de vandalisme dont a fait l’objet le plus grand établissement secondaire de la circonscription d’Amizour.Les élèves concernés par ces compositions exigent de leur direction l’obtention des bulletins des deux trimestres précédents.Pour rappel, ces bulletins n’ont pas été remplis par les enseignants appartenant au CNAPEST, une décision nationale prise en guise de revendication pour obtenir l’agrément. Les élèves contestataires, voyant leur direction dépassée par leur demande, ont sommé cette dernière à annuler carrément les épreuves de fin d’année. Une seconde exigence des élèves qui n’est pas arrivée à faire abdiquer les responsables du lycée ce qui a exaspéré les contestataires qui n’ont pas tardé à passer à l’acte.L’établissement assiégé les 21 et 24 mai derniers pour empêcher le déroulement des examens est criblé de pierres et d’autres projectiles ayant causé des dégâts estimés à quelques 70 millions de centimes. Des scènes de violence et de heurts ont transformé ce lieu d’éducation en un vaste champ de bataille. Les émeutiers, incontrôlables ont failli lyncher les quelques responsables du lycée qui se sont aventurés à s’opposer aux élèves déchaînés.Des tableaux et bureaux abîmés et des vitres votées en éclats. L’on parle même d’une tentative de déclencher un incendie en cour-circuitant une boîte de dérivation.Depuis ces jours, l’établissement était complètement fermé et la direction était contrainte de jeter son dévolu pour réparer les dégâts et être fin prêt au rendez-vous du bac, du moment que le lycée et aussi réservé comme centre d’examen.Le constat fait par l’association des parents d’élèves lors de leur conclave était amer. Il y a une faille à plusieurs niveaux et les responsabilités sont partagées entre les responsables du lycée et les parents d’élèves. Certains intervenants sont même allés jusqu’à accuser le ministre de tutelle et le gouvernement “puisque le même scénario se répète depuis l’an 2001 et aucune mesure n’a été prise pour mettre fin à ces perturbations.”Si le mot discipline et application stricte de la réglementation revient à chaque prise de parole, plusieurs parents d’élèves ont dressé leur doigt accusateur à ceux qui “sont censés assurer le calme, de moins à identifier les perturbateurs”. A en croire certains parents d’élèves, des surveillants de ce lycée n’ont même pas voulu divulguer les noms de ceux qui sont derrière ces scènes de violence par crainte de représailles. Toutefois, la faille est flagrante car l’on a entendu dans la plénière que 28 élèves ont été incriminés l’année dernière d’actes de vandalisme dans l’enceinte même de lycée, il se retrouvent admis en classe supérieure cette année après qu’ils aient été exclus.Pire que ça, des intrus se pavanent dans le lycée au su et au vu des agents sans qu’ils soient invités à sortir ou du moins, à les dénoncer à la police de la sûreté urbaine. A force d’accuser tantôt les élèves, tantôt les parents ou les enseignants et les responsables, c’est tout un lycée de 1 300 élèves qui s’écroule poussant certains à transférer leurs progénitures vers d’autres établissements. Le directeur a annoncé que “chacun doit assumer ses responsabilités et l’affaire des examens est entre les mains du ministre en personne, il revient à lui d’y trancher”. Aux conditions non réunies pour assurer le déroulement des épreuves de troisième trimestre, le conseil du lycée se réunira aujourd’hui même (mercredi) pour étudier le cas. Quant à la violence, il dira qu’une plainte sera déposée contre X et une enquête de l’administration est mise en branle pour déterminer et situer les responsabilités.Tout en ajoutant “qu’avec le concours des parents d’élèves, la situation peut se redresser et redonner au lycée son image d’antan”. Une image certainement lumineuse, car en 2000 ce même lycée a vu sortir l’un des meilleurs lauréats du bac, reçu d’ailleurs par le président de la République à l’époque. Salim Aïssat a décroché la première place nationale dans sa filière d’économie de gestion.Il a décroché une bourse à l’étranger où il suit actuellement ses études en Angleterre. D’autres bons élèves existent toujours dans ce lycée, il suffit seulement de crever l’abcès et d’aller droit au but et de dénoncer les forces du mal qui ont ruiné cet établissement qui, a priori, est construit sur un volcan.
Nadir Touati
