Les dernières pluies orageuses, qui se sont abattues sur la région, ont provoqué une crue des plus violentes de l’oued Amarigh. Résultat : le cours d’eau en furie a débordé démesurément de son lit comme il ne l’a pas fait depuis des décennies.
Cette défluviation marquant une réactivité brutale de la rivière, longtemps réduite à un simple filet d’eau, a balayé plusieurs centaines de mètres carrés au delà de son lit initial. Outre le ravinement qu’il a causé au relief, il a sur sa trajectoire folle buté sur les habitations de 2 citoyens.
Les eaux déferlantes et boueuses ont pu s’infiltrer à travers les parois extérieures des demeures. Les habitants surpris par la crue ont eu juste le temps de fuir leurs habitations inondatées. Fort heureusement, un père, réagissant en sauveteur, a eu le réflexe salutaire d’évacuer les familles cernées par les eaux sur un talus jouxtant la cour des 2 demeures.
Une visite sur les lieux du sinistre qui a fait plus de peur que de mal, a permis de relever le niveau record atteint par le cours d’eau.
A l’intérieur de ces habitations précaires, des enfants ont fini par reprendre leurs jeux tandis que les femmes, elles, vivent, la peur au ventre, sous le spectre d’une autre défluviation qui serait peut-être fatale.
Un peu plus bas, d’autres masures de fortune ne laissent voir que des ruines. Plus chanceux, leurs deux ex-propriétaires ont fini par trouver un toit décent en bénéficiant de logements sociaux attribués il y a 3 ans environ.
Quant à ces gourbis de tous les dangers, les citoyens, qui y nichent misérablement, les ont eus après que les propriétaires initiaux aient acheté une villa à Béni Mansour. Deux questions méritent d’être posées : premièrement, comment peut-on tolérer la construction sur un lit de rivière où des dizaine d’âmes sont de manière omniprésente menacées ? Pourquoi n’a-t-on pas prix la précaution de détruire ce ghetto dès lors qu’il a été abandonné par ses premiers occupants ? Pour rappel, une de ces familles avait déjà fait les frais d’une crue tout aussi périlleuse en mai 2004 suite à des pluies diluviennes qui avaient duré une dizaine de jours sans répit.
La crue avait engendré à l’époque d’importants dégâts en emportant certains de leurs effets ménagers et en endommageant d’autres. Enfin, il est difficile de décrire la détresse de ces familles qui sont prises d’angoisse à chaque fois que le ciel s’assombrit.
Z. F.
