Hormis les jouets en plastique, les produits nécessaires à l’Aïd ont subi l’effet ascendant des prix des autres produits. Seuls la contrefaçon et l’informel raniment les petites gens et dopent la consommation.
Les vêtements et chaussures » made in inconnu » inondent les marchés et placettes de négoce public depuis une dizaine de jours au grand bonheur du consommateur de basse et moyenne classes. C’est également ce genre de produits qui sont proposés en solde dans certains magasins de la ville de Tizi-Ouzou et de sa périphérie. Depuis maintenant une semaine, des scènes de rassemblement autour des vendeurs à la criée se multiplient et ont tendance à pulluler de jour en jour, dans les centres urbains.
Ce nouveau mode de commerce, qui propose des vêtements pour adultes, de différents styles et de différents tissus, aux apparences luxuriantes, attire par le double fait que les produits étalés paraissent du genre branché et pas du tout chers. Entre 500 et 800 dinars la paire de chaussures sport qui n’ont rien à envier à celles cédées à 1800 dinars et plus. Comme pour les chaussures du genre classique vendues entre 500 et 700 dinars, alors que les mêmes modèles sont cédées jusqu’à 2300 dinars dans les autres magasins. Les vêtements, tous tissus et tous styles confondus sont bradés à des prix qui n’excèdent pas non plus les 800 dinars la pièce. Le consommateur en raffole en cette période de grandes dépenses, sans se poser de questions sur leur origine. Bien qu’il ne soit pas exclu que ces fringues soient d’origine douteuse, il est ainsi bien établi que la contrefaçon et l’informel raniment les petites gens et dopent la consommation au péril des entités manufacturières et du fisc.
Le protectionnisme de l’industrie manufacturière, et par ricochet de plusieurs centaines d’emploi étant un dispositif fictif autant fermer les yeux sur l’opportunité qu’offre ce commerce économiquement désastreux. Ainsi, l’Etat qui tolère cette activité -depuis toujours d’ailleurs- aura ainsi garanti, sans le moindre effort, la création d’emplois à comptabiliser certainement lors des prochaines statistiques sur l’emploi et la lutte contre le chômage, et contribuer, sans dispositifs micro-économiques et socialux à élever le niveau du pouvoir d’achat à inclure également dans la case positive des indices à la consommation !
A cinq jours de la fin du mois de carême, les dépenses sont restées les mêmes pour bon nombre de ménages. Si la ruée vers les produits d’alimentation commence à fléchir, celle des effets nécessaires à célébrer la fête de l’Aïd a pris la courbe ascendante, en ce sens que la demande des produits de gâteaux et pâtisseries ainsi que les effets vestimentaires, notamment pour enfants, a explosé dès le week-end dernier.
M. A. T.
