Abassi et Benhadj font de la « résistance »…

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Sur la chaîne Al Arabiya, l’ex-patron du FIS dissous a réitéré, samedi, son appel au boycott des prochaines élections locales récidivant, ainsi, après le du communiqué qu’il avait adressé à la presse en début de la semaine dernière.

Une missive dans laquelle il a récupéré à son compte le fort taux d’abstention qui a caractérisé les Législatives du 17 mai dernier, appelant l’électorat à « remettre ça » la situation, à ses yeux, étant toujours « catastrophique ».

Cet appel, en attendant que s’y joigne la direction de l’ex-GSPC ( il avait appelé à boycotter les Législatives) et après les appels à la rébellion de son acolyte lundi passé, Ali Benhadj, interdit de candidature, a pour seule motivation, déclarée d’ailleurs de revenir au contexte du début des années 90.

En ce sens que comme « alternative » à la démarche politico-institutionnelle, officielle ces appels (re)proposent le fameux « dialogue sans exclusive » en vue d’une « solution politique à la crise ».

Soit la revendication à l’encontre de la démarche de réconciliation nationale accusée de tous les maux, de réhabiliter tout simplement le parti dissous et/ou son aile politique irréductible.

Or, si cet acharnement de Abassi à vouloir faire passer son message anti-élections, est à l’évidence un coup d’épée dans l’eau du point de vue de l’adhésion populaire, cette agitation est à décrypter à la lumière de la sourde bataille de leadership que se mènent les différentes tendances du parti dissous, dont les ex-chefs de l’AIS, mais aussi certains politiques opposés aux thèses des deux ex-leaders, Kebir, entre autres.

Madani Mazrag, a d’ailleurs promptement et violemment réagi au premier appel au boycott de Abassi, assurant que ce n’était là qu’un combat d’arrière-garde de sa part, et qu’il ne représentait plus rien au plan de la représentativité politique. La levée de boucliers à l’encontre de Ali Benhadj, par ses ex-pairs du FIS dissous, a été bien plus virulente à l’encontre de ses propos orduriers à l’égard de la mémoire de feu Hadj Smaïn, l’ex-no 2 des services de renseignement.

Entre ses deux tendances lourdes de l’ex-FIS, la divergence n’est cependant que tactique, et tient à une question de méthode dans la mesure où l’objectif stratégique commun est la création d’un parti qui représenterait la mouvance.Or, si les uns, Abassi et benhadj, en l’occurrence, s’y attellent enfourchant le discours radicaliste, leurs concurrents affichent de la conciliation et leur disponibilité à la coopération à l’endroit des autorités, à l’instar de leur soutien à la politique de réconciliation nationale. Celle-ci, dont ils escomptent pouvoir amener à la « promotion » en vue de ce dessein.

Une démarche objet du rejet de la part de Abassi qui lui préfère l’initiative de « dialogue », dont celle du trio Ait Ahmed, Mehri, et Hamrouche dont il a quelque raison de penser qu’elle mérite son soutien. Abassi Madani, a par ailleurs profité de l’entretien que lui a accordé hier, le journal qatariote Al-Rayah, pour faire d’une pierre deux coups. Soit assener ses critiques contre Cheïkh Al-Qaradaoui, et son soutien à la démarche de réconciliation nationale qu’il a qualifiée de « irréaliste ».

« Cheikh Al Qaradaoui sait que le peuple algérien recherche la paix, mais pas à n’importe quel prix ! Il veut une paix juste qui rendra sa dignité au peuple », a-t-il estimé, avant de déclarer que « la réconciliation nationale est la vraie cause » des violences.

H.O.

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