Dans ces mêmes colonnes, et à maintes reprises nous avons attiré l’attention des autorités sur le danger que court le chef-lieu de Yattafen vu sa situation au bord de l’eau, qui si les grandes crues revenaient, les édifices risquent tout simplement d’être emportés par l’eau, si bien sûr les berges ne sont pas protégées ce qui d’ailleurs tarde à venir.
La protection des berges, dont l’étude est finalisée depuis belle lurette, n’a pas vu le jour étant donné la cherté de sa réalisation (30 milliards de centimes) au point où un responsable de la wilaya aurait « proposé » (en 2003) le déplacement de ce chef-lieu (l’argent coule à flot), car classé zone inondable.
Mais au lieu de protéger ce chef-lieu, des entreprises, habituées du gain facile, trouvent un malin plaisir à extraire la pierre qui protège les rives au lieu de l’acheter ailleurs ; « il est fort probable que ce soit les galets des gabions protégeant provisoirement le chef-lieu, qui sont enlevés par ces individus », dira un citoyen.
En effet, ces derniers temps plusieurs camions ont été vus transporter la pierre de la rivière de Souk el Djemaa et juste en dessous des sièges de la mairie et de la garde communale c’est-à-dire au nez et à la barbe de ceux qui sont sensés protéger les édifices publics et les citoyens. Le comble de tout cela est le fait que selon les dires, une de ces entreprises auraient été autorisée à extraire la pierre, car, selon les dires, ce sont « ces galets qu’il faut pour la construction et l’aménagement des sources ». Pour la réalisation d’une source, cela est peut être faisable mais que les responsables concernés ferment les yeux devant le vol de la pierre de rivière par d’autres entreprises et… de la région, ceci est inconcevable, et pour contredire les responsables de la commune, il suffit de se rendre à Ait Saâda pour trouver des amas de cette pierre « volée » de la rivière avec la bénédiction et la protection de nos responsables locaux pour se rendre compte que ce vol légalisé n’est pas seulement orienté vers les sources mais à tous les projets (construction de gabions,de mur de soutènement etc..) que la mairie a confié aux entreprises. Il est vrai que ce vol « légalisé » permet à une catégorie de jeunes de vivre et de ce faire de l’argent mais « cette permission » donnée par des élus de la commune (selon les dires) a été une brèche pour les autres « voleurs » de pierre. « Cet entrepreneur est censé être payé pour ces travaux et les matériaux, donc même pour la pierre (galet), sur la facture c’est sûr que le coût de la pierre figure et à combien ; il est vrai que c’est de cette façon que les affaires se font », dira un citoyen de Souk El Had présent lorsqu’un camion transportant cette pierre est sorti à 19h30 devant tout le monde, élus compris.
Il est vrai aussi que ces jours ci les élus ne pensent qu’à récolter des voix pour le 29 novembre prochain ; donc que ce soit les entrepreneurs ou les petits ramasseurs de pierres ils ne sont pour ces élus.que des bulletins de vote à ne pas froisser au risque de les perdre ; « ceci n’est que de la corruption électorale », dira Farid. Un autre citoyen fera cette remarque : « il est plus facile d’engueuler et de crier à la figure d’un citoyen venu demander ou se renseigner sur son droit que d’engueuler un entrepreneur ou un camionneur, car ces derniers sentent le billet et les matériaux ». Il est à se demander de quoi discutent les élus lors de leurs assemblées, car si le maire ferme les yeux sur tous ces dépassements, il est du devoir de tous les élus de dénoncer ; à moins que tous attendent la campagne électorale pour se dénoncer mutuellement … en coulisse.
Si maintenant Souk El Had, chef-lieu de la commune de Yattafen, est classé zone inondable, il est à craindre que les autorités concernées à commencer par celles communales ne se penchent pas sur ce problème en plus de l’extraction de sable, on parlera de chef-lieu au passé et on dira : « il y’a quelques années, il y avait un chef-lieu de la commune ici… Saha aïd koum ».
M’hanna B.