Le militaire français, répondant à l’invitation de son homologue algérien, le général de corps d’armée, Ahmed Gaid Salah, a en effet remis aux autorités militaires algériennes les plans de pose des mines « placées le long des lignes Challe et Morice par l’armée française entre 1956 et 1959 ». Le communiqué de l’ambassade de France, qui a annoncé la nouvelle, n’a pas donné plus de détails. Mais l’information est de taille. Cela fait des années que l’Algérie, par la voix de ses plus hautes autorités, à l’image du discours prononcé par le Président Abdelaziz Bouteflika en août 2005 à Hassi Behbah, au cours d’une opération de déminage, n’a cessé de réclamer des autorités françaises de livrer les plans de pose des mines, qui, quarante ans après l’Indépendance, tuent encore des citoyens innocents, dont des enfants.
« Cette décision, qui est attendue par l’Algérie, marque la volonté des autorités françaises de progresser pour lever les obstacles hérités du passé et leur souhait de bâtir des relations de confiance avec l’Algérie », ajoute en outre le communiqué qui fait allusion à l’évocation du passé colonial qui mine les relations entre les deux pays depuis des décennies, et qui empêche l’établissement de relations apaisées entre les deux pays.
Le dossier des mines antipersonnel a de tout temps été un obstacle. En plus de la nuisibilité de la présence de ces engins de la mort, dont le nombre est estimé à des millions d’unités, la carte de leur pose posait un énorme problème. Parce que l’Armée nationale populaire, engagée dans des opérations de déminage, à coup de millions, se heurte souvent à l’absence de carte de pose des mines.
Les lignes Challe et Morice ont été construites par l’armée française, entre 1956 et 1959, sur les frontières Est et Ouest de l’Algérie, pour empêcher l’acheminement d’armes et l’infiltration des moudjahidine de l’ALN en Tunisie et au Maroc, où ils avaient des bases. Ces lignes contenaient, en plus des mines, des câbles électrifiés. Des milliers d’hommes étaient morts à cuse de ces disopositifs.
Ali Boukhlef
