Un microclimat pour les crises

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En plus d’une crise de la farine qui se profile à l’horizon, les boulangers envisagent sérieusement de débrayer. On ne connaît pas avec précision les motivations qui animent les artisans de notre pain quotidien. Comptent-ils se prémunir contre la perspective de pénurie qui guette le produit de base de leur activité et contre ses retombées réelles, ou alors veulent-ils anticiper une autre manœuvre spéculative dont les résultats, fatalement, ne feront que laminer un peu plus les bourses les plus maigres et dont les boulangers tireront aussi fatalement profit ? On ne fait que poser la question, mais pas pour rien. Les augmentations par le fait accompli font partie de la vie du consommateur depuis la nuit des temps quand il s’agit de produits sensibles touchés par la subvention publique ou par la régulation de l’Etat. Il en est ainsi de tout ce qui échappe à la concurrence et son corollaire, la liberté des prix. Les augmentations peuvent être problématiques pour ceux qui les commercialisent du fait non seulement des colères qu’ils peuvent susciter, mais aussi du fait qu’elles ont quand même besoin d’être accompagnées d’un minimum d’explication. Problématiques, mais trés avantageuses, les augmentations dans les prix uniques. Elles sont toujours d’une grande consistance parce que motivées par de  » sérieuses perturbations « , toujours définitives parce que le fait accompli les met systématiquement à l’abri des retours de manivelle logiquement possibles, elles sont toujours aussi juteuses du fait d’une demande en permanente augmentation et elles sont sécurisées du fait qu’elles sont générées par des investissements sans volume et sans risques. Si elles n’interviennent qu’à la faveur de conjonctures spéciales sur lesquelles il est difficile d’intervenir du fait de leur caractère transnational, alors, il faut provoquer la chance en créant artificiellement des conjonctures locales. Comme de bien entendu les  » intervenants dans le secteur  » sont en nombre réduit et agissent en situation de monopole ou presque, il n’est pas très difficile de les réunir autour de l’objectif commun, l’intérêt.

On tâte le terrain, on lance quelques ballons sondes que de puissants relais sont toujours prêts à essaimer et on lance l’opération microclimat dont l’efficacité n’a jamais été prise en défaut. Les gros spéculateurs toujours dans le coup fermeront les grosses vannes, de petits intermédiaires pas spécialement dans le secret des dieux leur emboîteront le pas et le tour est joué. Dernier maillon de la chaîne, les artisans ou les détaillants vont crier à l’étouffement, crieront à l’asphyxie et exigeront de l’oxygène d’Etat, avant d’arriver à l’essentiel. Augmenter les prix. Plus rien ne compte alors.

Ni la révision de la TVA, ni les locations trop chères, ni les difficultés d’approvisionnement. La chaîne se remet au travail et le consommateur paiera tout ça. En attendant la prochaine crise, réelle ou factice.

S.L.

Du coq à l’âne : C’est donc le président du comité des supporters de la JSK qui aurait aperçu un arbitre assistant dans le vestiaire de l’USM Blida et ce dernier aurait paniqué quand le premier nommé lui a demandé ce qu’il faisait là.

Y avait-il quelqu’un pour demander au président du comité des supporters ce que lui  » faisait là  » et de quel droit il s’adresserait à un arbitre ?

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