La liste des bénéficiaires pour l’allocation de 2 000 DA attend toujours d’être approuvée pour envisager de finaliser la procédure, au terme de laquelle les démunis pourront enfin accéder à cette aide. Les conditions désastreuses dans lesquelles le CEM de Béni Mansour, seul habilité à distribuer ces indemnités, a fait sa rentrée, seraient à l’origine du retard pénalisant pour cette opération financière pourtant salutaire pour la frange sociale démunie. Selon nos informations, l’absence d’un gestionnaire pour prendre en charge cette opération financière, qui a habituellement lieu à la rentrée afin de permettre aux démunis d’en faire le meilleur usage, dans l’achat de fournitures scolaires, a été un handicap majeur. Autre difficulté, il semblerait que le directeur du CEM n’a pas accepté de valider des listes des bénéficiaires improvisées tous azimuts et qui n’ont d’indigents que le nom et cautionner ainsi la répartition de ces indemnités qui ne reposerait alors sur aucune assise morale juridique et humanitaire. Par conséquent, les véritables nécessiteux ont fait les frais de la lenteur bureaucratique dont a fait preuve l’académie de Béjaïa, à laquelle il est reproché de ne pas avoir daigné pourvoir le poste d’économe, vacant pourtant depuis le mois de janvier 2007. Y aurait-il dans la gestion de l’ex-économe des irrégularités financières décelées par la commission de contrôle mise en place par le Trésor ? Quel incident administratif ou autre a pu causer ce stand-by, jugé suspect et qui perdure depuis quelque sept mois ? On parle d’un gestionnaire exerçant à Ouzellaguen qu’on aurait récemment chargé de la gestion de ce CEM en proie à de grandes difficultés mais on ne voit encore rien venir. A propos des listes de bénéficiaires, c’est vrai que les directeurs d’établissement se chargent de collecter les dossiers des prétendants à cette indemnité, même frauduleusement constitué. Motif invoqué, ils affirment ne pas être en mesure, sur le plan de la légalité, de rejeter un dossier le déposant brandissant, noir sur blanc un prétendu état de chômeur ou d’indigent dans la mesure où, généralement, il n’éprouve aucune peine à le justifier par un document établi en bonne et due forme. Où se situe donc la faille ? Pourtant, beaucoup de cas de faux démunis sont bel et bien enregistrés au sein des écoles primaires dépendant de ce CEM. Sinon, comment expliquer que des transporteurs et autres commerçants notoirement connus à Béni Mansour arrivent à percevoir une telle indemnité destinée aux personnes vivant dans le dénuement ? Pis, comment d’autres personnes aisées connues de tous, n’ont qu’à prétendre à cette allocation pour l’avoir ? Embarrassés, ces responsables ont-ils les moyens de stopper cette “charité” qui va aux gens aisées ? Jusqu’à quand durera cette distribution insensée et inéquitable de l’argent public à des parents qui affichent tous les signes extérieurs de richesse et qui, en tous cas, ont plusieurs revenus, biens mobiliers et immobiliers pour pouvoir passer pour des indigents ? Enfin, le problème de gestionnaire serait donc plus crucial qu’on ne le croit car c’est de lui seul que dépend la gestion financière du CEM. Autre souci en perspective, la demi-pension qui ne peut pas ouvrir ses portes. La controverse que suscite cette année la distribution de cette indemnité devrait faire réfléchir et trouver les voies et moyens pour ne plus prodiguer cette indemnité à d’indus-démunis. Peut-être devrait-on songer à constituer une commission plus apte, à savoir dans les villages et hameaux et déterminer les ressources précises des citoyens de la commune de Boudjellil, plutôt que de la remettre de manière aléatoire et machinale aux premiers qui s’improvisent démunis. Elle pourrait agir pour ce faire, de concert avec les élus de la commune, le mouvement associatif ou encore les comités de villages représentatifs. Sinon, cet argent destiné aux pauvres continuera de renflouer les poches des faux indigents qui courent les rues.
Z. F.
