Le scandale financier à plusieurs caractéristiques. La première est que tout le monde sait qu’il va arriver. Les responsables de la société, les hommes politiques, les hauts fonctionnaires, les journalistes flairent depuis longtemps la grosse affaire. On se demande simplement quand il éclatera. Des rumeurs ont couru, des allusions, souvent même des faits précis. Ils ne parviennent pas à la connaissance du public. Ce n’est pas qu’il y’ait une volonté de silence c’est que l’élément déclencheur n’a pu intervenir. Il intervient, et c’estla seconde caractéristique, un beau jour sans que l’on sache pourquoi. En apparence. En fait le scandale financier est déclenché pour des raisons politiques. Le plus souvent, il s’agit d’une manœuvre visant à se débarrasser d’un ou de plusieurs “actionnaires encombrants”. Ces actionnaires peuvent être du pays d’origine ou du pays voisin, ils peuvent être rivaux, le problème n’est pas là : Il est simplement dans la nécessité ou quelqu’un se trouve d’exercer un chantage qui lui permettra de parvenir à ses fins. La troisième caractéristique est l’accueil du public. Le public, devant l’énomité de la chose, réagit avec assez d’enthousiasme. D’abord, il ne comprend pas très bien de quoi il est question, ensuite, les sommes eu jeu sont telles qu’elles ont un petit côté abstrait. De toutes manières, il pense que les mœurs financières sont tellement corrompues et juge ces débordements avec sévérité, mais aussi avec fatalisme. Enfin le scandale financier a des conséquences que ses inspirateurs ne peuvent maîtriser totalement. C’est là où l’affaire est un peu plus intéressante qu’on ne pourrait s’y attendre de prime abord. Par le jeu des fauteuils, des chaises et des strapontins musicaux, ce n’est pas toujours celui qu’on voulait abattre qui finira par s’en aller. Il arrive même que l’auteur de la conspiration soit entraîné par elle. De tous les scandales financièrs, les seuls dont la mémoire reste encombrée sont les grands scandales d’avant la ‘Démocratie” considérées comme de misérables affaires style de celle du Panama qui appartenaient plutôt à l’ordre de la poésie qu’a celui de la haute finance. Mais plus personne ne se souvient déjà de la prodigieuse facilité de Khalifa Bank qui coûta plusieurs millions de dollars à l’Algérie surtout pas ses auteurs. Tout ce sue nous venons d’écrire n’a bien évidemment aucun rapport avec l’actualité en cours et enfin nous aurons le cœur net dans cinq ou dix ans
SKS