En effet, le ton a vite fait de monter à l’annonce des délibérations du jury dont il est fait état, de l’exclusion de 150 étudiants et l’ajournement de 1000 autres. Des résultats – sanctions que les étudiants mécontents, désormais déchus du statut d’étudiant aux yeux de l’administration, n’arrivent toujours pas à digérer.
Pour les contestataires, ce genre de procédé portant exclusion pure et simple n’est “appliquée et d’une manière abusive qu’à l’université de Béjaïa” et d’ajouter pour étayer leur propos “que les étudiants dans d’autres universités du pays, souffrant d’insuffisances pédagogiques ne sont privés dans pareilles circonstances, que des droits de bourse et d’hébergement”. Ainsi, le mouvement de contestation qui ne cesse de prendre au fil des jours de l’ampleur, a causé de sérieuses perturbations dans la scolarité des étudiants. Lesquels sont empêchés d’accéder aux bureaux des inscriptions pour l’accomplissement des formalités administratives indispensables avant l’entame de l’année universitaire.
Intervenant à ce propos sur les ondes de radio Soummam, le recteur de l’université de Béjaïa a déclaré que “le jury est souverain et l’exclusion pour insuffisance pédagogique est une pratique tout à fait normale”, tout en rappelant que les étudiants concernés sont des triplants qui “avaient signé des engagements d’exclusion avant d’être repris”.
Par ailleurs, durant les deux semaines de l’état de siège imposé aux locaux de la faculté de droit, trois rencontres ont eu lieu entre les responsables et les contestataires afin de débloquer la situation et d’apaiser les esprits, apprend-on de l’un des contestataires. Dans ce sillage, l’administration aurait proposé aux étudiants exclus la délivrance de relevés de notes avec comme remarque du jury “un ajournement” à la place “d’éxclusion” pour leur permettre ainsi de s’inscrire ailleurs. Cette proposition aurait été rejetée par les concernés, demandant par conséquent “une dégradation au cycle court”, comme, à la fois, solution et une sanction.
Devant cette situation, une menace d’un recours en justice se profile en filigrane, sinon comment expliquer les propos du doyen, tenus en notre présence, brandissant la menace d’ester les contestataires en justice. Serait-il le seul moyen d’en découdre et d’éviter ainsi à la faculté d’opérer un mouvement de rétropédalage ?
D. S.