L’appétit vient en mangeant, dit-on, surtout avant la finalisation des deux grands projets (revêtement des artères et électrification) dont a bénéficié tout récemment ce centre “rurbain”.
Taourirt n’est ni une ville ni un village, ses habitants lorgnent déjà du côté des autres problèmes que les autorités doivent prendre en charge.
“Nous avons exposé les problèmes de notre cité à tous les responsables de la wilaya(P/APC, chef de daïra, APW…) certains sont pris en charge et nous en prenons acte, d’autres par contre tardent à trouver solution alors que leur prise en chargene demandent pour la plupart ni gros efforts, ni gros budget” nous dira un membre de l’association locale, association qui déploie toute son énergie afin de donner aux lieux un visage agréable et d’améliorer surtout, le cadre de vie de ses habitants.
Les revendications exprimées, ici, par les citoyens se comptent par dizaines mais les plus importantes ont pour nom : école primaire, régularisation du foncier, bitumage des artères, ouverture du bureau de poste, enlèvement des ordures ménagères. L’école primaire, le siège de l’APC, le siège de la poste, la polyclinique prévus et construits voilà plus d’une dizaine d’années, servent aujourd’hui à tout, sauf à leur vocation originelle.
La main qui a écrit “On veux la poste” sur le mur de la bâtisse abandonnée qui devait servir de bureau de poste, n’a pas tort, comment ne pas faire de fautes d’orthographes quand d’autres font des erreurs de gestion impardonnables ! Alors que la couverture sanitaire dans la commune est réduite quasiment à rien : on ne trouve rien de mieux à faire que de transformer la polyclinique en cantine scolaire. Mis à part deux ou trois unités sanitaires, on ne recense aucun médecin généraliste ni médecin spécialiste encore moins une officine pharmaceutique pour les 7 000 habitants de la commune.
Il aurait été plus juste et politiquement correct de construire une cantine scolaire et de faire fonctionner la polyclinique en même temps car si c’est un devoir de penser à nourrir les collégiens de Taourirt, il est aussi un devoir de penser à la santé de tous.
Si dans les années 90, l’ouverture de l’école primaire ne pouvait objectivement se faire faute d’élèves et qu’elle ait été cédée à la Garde communale, aujourd’hui, c’est tout autre chose, avec l’augmentation de la population et l’arrivée de nouveaux résidants, une école primaire est devenue plus qu’indispensable, les parents d’élèves ont saisi toutes les autorités pour trouver au moins une solution provisoire pouvant satisfaire tout le monde car, disent-ils, leurs enfants ne peuvent indéfiniment suivre leurs études dans les écoles des villages environnants.
Tout visiteur peut le constater, les voies de communication de Taourirt sont dans un état déplorable, ce qui fait d’ailleurs que les transporteurs qui desservent certains villages de la commune y passent à contrecœur. Défoncée, parsemée de nids-de-poule, la route principale de Taourirt nécessite en urgence un projet de rénovation, en attendant que toutes les artères bénéficient d’un programme de goudronnage.
Ce qui fait grincer aussi les dents de certains citoyens, c’est l’inexistence d’une décharge publique dans le lotissement où sont érigés les logements sociaux. “Au moins une benne de tracteur qu’on enlèvera une fois ou deux fois par semaine !” nous dit un résidant.
Certains citoyens cherchent à se procurer les circulaires et lois qui réagissent ce domaine pour leurs revendications. L’un deux se demande pourquoi à El Kseur Sidi Aich et ailleurs, les éboueurs, chaque matin ou chaque soir, passent et ramassent tous les déchets alors qu’à Taourirt, on ne le fait pas ? “Si je dois payer une taxe, je vais la payer mais bon sang, qu’est-ce qu’on attend pour nous débarrasser de nos ordures ? “s’exclame-t-il.
Une chose est sûre tout le monde ici pense que la politique d’urbanisation de ce site n’a pas été bien pensée ou plutôt bien menée. Mais, il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Boualem B.
