Ces mêmes enseignants, exigent leur réintégration dans le corps professoral des établissements scolaires.
A titre de rappel, le problème des enseignants contractuels de tamazight de Bouira exerçant leur fonction depuis cinq ans, remonte au mois de juin passé, date à laquelle ont expiré les contrats des enseignants. Après maintes tentatives de réintégration et d’interpellation de l’académie et même du ministère de l’Education nationale, les doléances de ces enseignants se sont avérées vaines, a expliqué un membre de la délégation.
A ces différentes interpellations, la tutelle oppose les instructions du ministère, selon lesquelles, « aucun recrutement ne peut se faire si la personne n’est pas détentrice d’une licence en la matière ».
De leur côté, les enseignants ne veulent pas rester les bras croisés. Après un sit-in devant et à l’intérieur de la Maison de la pesse, Tahar Djaout à Alger, ils ont décidé d’entamer une grève de la faim illimitée, pour protester contre la décision de ministère.
«Nous exigeons un renouvellement des contrats», souligne un enseignant, avant que son camarade n’ajoute que « nous sommes prêts à passer un test pour prouver nos capacités.»
Devant cette situation que les enseignants qualifient de « laisser-aller », un autre enseignant a déclaré que «les autorités nous prennent pour des bouche-trous.» En effet, ces enseignants ont été recrutés au début de la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe afin de combler le manque d’enseignants existant à cette époque. Aujourd’hui, ces mêmes enseignants, dans leur majorité, pères et mères de familles et qui ont honoré leur engagement pendant cinq ans, se retrouvent sans emplois et jetés à la rue. A l’extérieur de la maison de la presse où un autre groupe a tenu un sit-in, malgré l’insistance des agents de police pour évacuer les lieux, une enseignante a déclaré, en brandissant son PV d’installation datant de 2002 que « notre réintégration est plus qu’une exigence, elle est vitale.»
De son côté, M. Bouchaklia Mahmoud, membre du Mouvement citoyen de Bouira, a ajouté que «le mouvement des aarchs de Bouira apporte son soutien, indéfectible aux enseignants contractuels et exige la réintégration de ces enseignants à leurs postes de travail.» Pour M. Bouchaklia, le soutien à ces enseignants ne se résume pas en une simple action. En signe de soutien aux revendications de ces enseignants, le représentant des aarchs de Bouira, entame, lui aussi une grève de la faim aux côtés des enseignants grévistes.
Devant cet état de fait, le ministère de la tutelle est mis devant ses responsabilités afin de trouver une issue urgente et adéquate aux doléances de ces enseignants.
Promouvoir tamazight en tant que langue national est un haut fait politique, mais assurer les moyens de sa promotion et de son épanouissement, en supprimant les obstacles en sera la panacée.
Mohamed Mouloudj