l Les “nwals” se suivent et se ressemblent dans la région de Maâtkas où ces traditionnels banquets organisés dans une espèce de kermesse populaire relèvent du domaine du sacré.
Ces rendez-vous socioculturels se veulent de prime abord un recueillement en la mémoire des aïeux, mais aussi implorer Dieu et le saint en question (pour lequel le “nwal” est voué), pour que fraternité, paix et générosité soient omniprésentes dans la vie quotidienne villageoise.
C’est ce vendredi 2 novembre que le village de Tajdiout organisera le sien, le fameux Agouni Abu à l’occasion de l’ouverture de la saison agricole. Ainsi, le comité chargé de préparer cet événement a pris le soin de procéder à une vaste campagne d’invitations au niveau des quatre coins de la circonscription. Signalons par ailleurs que la région de Maâtkas organise plusieurs nwals dans différents villages, tels que Tala Oughanim (Cheurfa), Tizi Moka (Sidi Ali Moussa), Amghith (Ait Zaim), Sidi Belkacem Aghriv (Ighil Takhibine), Vava Wali (Berkouda), tandis que d’autres ont quasiment disparu, tels que Jeddi Moussa (Bouhamdoune), Tikorabin (Ait Izid)… Il est utile de rappeler que durant la décennie rouge (91-2000), le GSPC et le GIA avaient menacé de représailles tout village qui oserait organiser de telles manifestations jugées “impies”.
Chose que les villageois n’ont pas entendu de cette oreille ; eux qui tiennent coûte que coûte à leurs traditions sacrées plus que centenaires.
Idir Lounès