Certains livres religieux interdits

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Le choix du thème générique « libertés et imaginaire » est motivé par le souci de mettre en lumière « les forces libératrices dans la littérature arabe contemporaine ».

Ce qui a bien pu marquer la XII édition du Salon international du livre, c’est l’interdiction de quelques livres, surtout religieux. Pour cela le directeur général de l’ANEP a bien été précis dans ses déclarations « pour le moment, il n’y a pas de livre interdit. Il y a seulement quelques livres que la commission a jugé important de revoir et de vérifier leur contenu. Nous ne sommes pas contre le livre religieux, mais contre le livre subversif, on ne permettra pas l’entrée de ces livres au salon. Les livres qui ne seront pas accordés par la commission seront exclus ». Ce qui est différent au précédent salon est que les participants auront les mêmes droits. Il n’y aura pas de différence entre les exposants des pays étrangers et ceux d’Algérie ou des pays arabes..

Par ailleurs, et lors de la conférence de presse animé au niveau de la « SAFEX » aux Pins-Maritimes par le directeur général de l’ANEP, M. Boucenna a donné des précisions sur l’ouverture et l’organisation, ainsi que le contenu de ce salon, devenu une tradition autant pour les organisateurs que pour les participants. L’ouverture du Salon international du livre qui se tiendra du 31 octobre au 9 novembre sera marquée cette année par la diminution du nombre d’exposants comparativement à l’année passée, où il a été enregistré beaucoup de carences au niveau de l’organisation, c’était plutôt une foire. « Cette année, le salon sera réservé uniquement aux livres, il sera aussi un salon professionnel », a déclaré M. Boucenna. Entre autres, et pour la 12éme édition de ce salon, 559 maisons d’édition sont présentes dont 163 algériennes, tandis que le reste sera réparti entre les participants d’autres pays. La superficie réservée pour ce salon est de

14 500m2, dont 5 149m2 pour les participants algériens. De plus, 15% de la superficie globale sera mise au profit des jeunes et des enfants.

Quant à la quantité des exemplaires pour chaque livre, l’intervenant a fait part qu’il y’aura 50 exemplaires pour chaque titre. Pour ce qui est de la vente des livres elle se fera en détail « pour cette année, nous avons interdit les ventes des livres en gros, c’est un salon du livre, et non pas une foire. C’est le public qui bénéficiera de cette vente », a t-il affirmé. Comme signe de la notoriété grandissante du SILA sur le marché de l’édition littéraire mondiale, il est prévu la participation de 27 pays qui seront représentés parmi lesquels ceux qui participent pour la première fois comme les Etats-Unis et d’autres pays d’Amérique Latine (le Pérou…).

Les préparatifs sont achevés et l’ouverture du salon devenu au fil des années l’un des plus grands événements culturels du bassin méditerranéen sera le 31 du mois en cours.

En outre, ils entendent bien favoriser la session des droits d’éditions, la coédition, la coproduction, la traduction et inciter les investissements dans le domaine de l’édition et des arts graphiques. Pour mieux faciliter la participation, les organisateurs de ce salon ont dû introduire des améliorations organisationnelles qui faciliteront encore plus le processus de participation. Parmi ces améliorations, chaque participant est tenu de limiter à 50 exemplaires le nombre de titres exposés et les ouvrages doivent être édités depuis moins de 5 ans. Ce qui permettra aux visiteurs « d’avoir accès à une plus grande variété des œuvres exposées, choisies parmi les productions les plus récentes ». Pour toute expédition d’ouvrages vers Alger, les éditeurs devront avoir reçu l’accord préalable de la commission présidée par le ministère de la Culture, ce qui évitera les difficultés et les malentendus enregistrés, notamment au niveau des procédures de dédouanement lors des éditions précédentes.

L’édition de cette année sera placée sous le thème générique de « Libertés et imaginaire ». Ce choix, le président du comité d’organisation l’explique par le souci de mettre en lumière « les forces libératrices dans la littérature arabe contemporaine », d’autant plus que l’événement coïncide avec la manifestation culturelle « Alger, capitale de la culture arabe ». Aussi, une place de choix sera-t-elle accordée aux écrivains arabes qui ont « célébré la liberté de la pensée et le besoin d’affranchissement des sociétés arabes ». Outre le choix du thème l’inauguration du salon coïncide avec la célébration de la guerre de Libération (1er novembre). La manifestation « dix romans, dix voix féminines » permettra d’accueillir des femmes écrivains parmi les plus marquantes de la littérature arabe. De grands noms de la littérature arabe contemporaine seront ainsi présents à Alger à l’image de Alaa Al Aswany, l’auteur du best-seller L’Immeuble Yacoubian et du poète marocain Abdelatif Laâbi. D’autres éminents invités rehausseront le Salon par leur présence.

M. Boucenna a déploré l’absence de l’islamologue Mohammed Arkoun pour des raisons familiales, le célèbre exégète syrien El Bouti et El Assouani. Les organisateurs ont également tenu à inviter Gisèle Halimi et Me Jacques Vergès qui participeront à un débat sur la commémoration du 1er novembre 1954 qui coïncide avec l’ouverture du Salon.

De plus, l’exposition de la production éditoriale a connu au cours de cette année 2007 un tirage- record et ce à la faveur notamment de l’opération « 1001 livres » initiée dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe ». Quelque huit cents livres ont été édités à ce jour représentant plus d’un million et demi d’exemplaires.

Il y’aura aussi l’organisation des cafés littéraires ainsi que les conférences qui seront animées dans les salles de la SAFEX. Ces derniers débuteront le jeudi avec Lamine Bechichi qui donnera une conférence autour de l’histoire de l’hymne national coïncide avec le 1er Novembre.

Enfin, il est à noter que cette manifestation livresque a été placée sous le haut patronage de M. le président de la République en collaboration avec les ministères de la Communication et de la Culture et de l’Entreprise nationale d’édition et de publicité (ANEP).

Kafia Aït Allouache

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