Un malade mental condamné à 10 ans de prison pour homicide

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Transporté à l’hôpital, il mourra cinq jours plus tard. Les soupçons se portent sur un malade mental expulsé de France et qui avait l’habitude de se rendre chez le vieil homme. Il est accusé d’homicide volontaire avec préméditation de guet-apens et vol.

C’est cette affaire que le tribunal criminel de Béjaïa a eu à examiner mercredi en appel. Lors du premier procès cassé pour vice de forme, l’accusé a été condamné à 20 ans de prison. Lors de l’audience d’hier, le représentant du ministère public a avec une rare sévérité, requis la peine capitale. Mais accordant de larges circonstances atténuantes, le président du tribunal a après délibérations, ramené cette peine à 10 ans de réclusion criminelle. Les faits, qui ont eu pour cadre le paisible village d’Ighil-Oumssed sur les hauteurs d’Akbou, remontent à la nuit du 13 au 14 septembre 2001. Cette nuit-là, l’accusé, H. M, la quarantaine, a été selon la partie civile, vu vers minuit aux alentours du domicile de la victime avec un objet qu’il dissimulait dans ses vêtements, et le lendemain, conséquence d’un saut qu’il aurait effectué depuis la fenêtre de la maison de la victime, il a un pied dans le plâtre. Mais ce qui a accentué les soupçons sur sa personne, c’est surtout le fait, d’une part, qu’il fut trouvé en possession d’un couteau à cran d’arrêt appartenant à la victime et, d’autre part, selon les déclarations de son propre frère, la nette amélioration de sa situation financière.

A la barre, l’accusé nie en bloc tous les faits qui lui sont reprochés. S’agissant du couteau il soutient que c’est un certain M. M, dit “B”, qui le lui a donné, mais appelé à la barre en qualité de témoin, ce dernier, un repris de justice, a affirmé n’avoir jamais eu de relations avec l’accusé. Pour le procureur général, il ne fait aucun doute que l’accusé est bien le meurtrier, comme le prouvent les nombreux indices, tels l’impossibilité pour l’accusé de justifier, la provenance du couteau, le fait qu’il ait le lendemain un pied dans le plâtre, sa situation financière qui s’est nettement améliorée, la déclaration en sa défaveur de son propre frère et le fait d’avoir été vu au moment du crime, avec un objet dissimulé sous ses vêtements non loin de la maison de la victime. Mais pour l’avocat de la défense, toutes ces affirmations ne sont que des suppositions et n’établissent en rien la culpabilité de son client. Au terme de sa brillante plaidoirie où il a par l’analyse détruit un à un les arguments de l’accusation, il a demandé l’acquittement pur et simple de son client.

B. Mouhoub

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