La Dépêche de Kabylie : Les atteintes à l’environnement, fléau des temps modernes et multinationale des déchets ne se posent pas dans les mêmes termes en France et en Algérie. Qu’en pensez-vous ?ll Luc Thiébaut : On a un gros problème en France comme en Algérie, par rapport aux pratiques des citoyens sur la gestion des déchets. C’est sûr qu’un déchet, que ce soit notre poubelle ou nos eaux usées, il y a toujours moyen de le faire transformer, de manière plus ou moins agressive sur l’environnement. Et là, il y a de gros efforts à faire aussi bien en France qu’en Algérie. Il y a toute une amélioration à faire, mais il y a aussi une grosse dimension en amont. Il faut éviter qu’il y ait trop de poubelles, limiter donc leur quantité ainsi que celle des emballages et la consommation d’eau par des pratiques citoyennes, individuelles et plus responsables. La diminution de la consommation d’eau est vitale pour la France et encore plus pour l’Algérie car si la quantité d’eaux usées diminue, c’est la pression sur les stations d’épuration en aval, qui baisse.
Qu’avez-vous relevé ici à Bgayet concernant les atteintes environnementales ?ll Bgayet est une ville magnifique et la région l’est tout autant. Il y a à la fois la nature qui a donné à l’homme des sites à couper le souffle et l’œuvre civilisatrice de l’homme qui a construit des monuments, des villes, des infrastructures. Il y a aussi l’expansion démographique de ces dernières années qui a engendré une pression en terme d’urbanisation dégradé par rapport à ce j’ai vu, il y a 30 ans.Entre-temps, la cité a connu un boom démographique important. Il n’y a pas toujours une bonne gestion des conséquences engendrées par les populations.Cela dit, il est plus facile de gérer 10 millions d’habitants plutôt que 40, au niveau de leurs effets sur l’environnement. il faut adapter les comportements aussi bien au niveau de l’urbanisme que de l’usage de la voiture, de la gestion des déchets, de l’eau. Donc vigilance, vigilance, vigilance !
Entretien réalisé par M. R.