De par son fruit très prisé pour sa qualité et ses valeurs nutritives, le cerisier symbolise une parfaite harmonie savamment entretenue entre le paysan et l’arbre.Aujourd’hui encore sur les hauteurs d’Aghbalou quelques rares cultivateurs s’adonnent contre vents et marées à la culture du cerisier. Les difficultés principales auxquelles sont confrontés ces cultivateurs sont d’ordre climatique en premier lieu. En effet, l’arbre qui pousse spontanément à l’état sauvage et que l’on appelle merisier (arredhrim) ne possède pas assez de racines profondes ce qui le fragilise d’autant plus que cela accentue l’emprise du vent auquel il est fréquemment soumis, d’où le risque permanent de déracinement. Il est vrai que les hivers rudes se succédant, l’arbre subit des dommages qui l’affaiblissent ce qui limite sa durée de vie. Cette année encore de nombreux vergers ont été littéralement dévastés par le froid et la neige qui s’est amoncelée durant plusieurs jours et la récolte de cerise en a pâti. Les revendeurs de ce fruit qui viennent des wilayas limitrophes de Bordj, M’sila et Béjaïa savent que la rareté du fruit a fait augmenter son prix, mais cela ne les empêchent pas d’affluer vers la localité dès les premières heures de la matinée. En effet, les propriétaires de ces vergers se lèvent aux aurores pour cueillir le fruit «à la fraîche» c’est-à-dire avant que les rayons du soleil ne réchauffent l’arbre car il est fortement déconseillé de cueillir les fruits pendant la journée au risque de casser les branches fragiles qui supportent les cerises. Des cerises qui seront pourtant revendues à prix d’or sur les marchés hebdomadaires des grandes villes et villages de l’intérieur du pays. L’exploitation de ce créneau pour le moins juteux risque néanmoins à plus où moins court terme de connaître une mort certaine dans la localité d’Aghbalou si rien n’est entrepris pour sauvegarder la vocation spécifique de cette région réputée pour la qualité et le goût savoureux de ce fruit de saison.
Hafidh B.
