Les prémices d’une abstention

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Depuis jeudi, date officielle du début de la campagne électorale, les après-politiques et les candidats indépendants ont brillé par leur absence. Aussi bien sur les panneaux d’affichage qui leurs sont réservés, que sur les places publiques des villes et villages de la wilaya. Cette absence n’aura tout de même pas échappé au commun des citoyens qui s’interroge d’ores et déjà sur l’avenir de sa localité.

A Bouira, le FLN et le RND sont les principaux acteurs des futures joutes électorales car présents dans l’ensemble des 45 communes de la wilaya. Mais même pour ces derniers, rien n’est joué d’avance si l’on considère qu’il faudra tenir un discours des plus enjôleur pour séduire les électeurs. Les autres formations politiques qui leur emboîtent le pas auront également du pain sur la planche si l’on se réfère à leur passage dans les communes qu’elles ont eu à gérer par le passé. Un passé pas si lointain, car dans les cinq communes de la région est de la wilaya, où des élections partielles se sont tenues fin 2005, la gestion de ces APC est un souvenir encore vivace à l’esprit des citoyens. Que de promesses faites devant les populations, que de beaux discours tenus lors des précédentes campagnes électorale, mais que constate-t-on sur le terrain ? Un fossé incommensurable qui sépare les attentes des citoyens et les aspirations politiciennes. Selon des personnes interrogées sur leurs visions des prochaines échéances électorale, “Il ne faut guère se faire d’illusions” est une rhétorique qui revient le plus souvent sur toutes les lèvres. A défaut d’une véritable campagne électorale digne de ce nom, la morosité, elle par contre, gagne du terrain et par là même, les esprits des plus indécis. Si l’on prend exemple la rencontre organique entre militants du FLN sous la houlette de Kara Md Seghir durant la journée d’avant-hier et la présence des enseignants contractuels de tamazight venus apporter leur soutien, on est bien loin du coup de starter de Belkhadem qui avait lancé le coup d’envoi de la dernière campagne électorale des législatives à partir de Aïn Bessam. Les enseignants de tamazight qui avaient observé une grève de la faim dix jours durant devant la maison de la presse à Alger, sont-ils, devenus un argument électoral de taille pour convaincre de voter FLN ? Non, même si c’est le FLN qui en tire la gloire, il ne faut pas oublier que d’autres députés avaient apporté leur soutien aux grévistes, mais ces derniers n’étant pas forcément proches de Benbouzid, leurs actions avaient été effacées par la présence de Kara M. S. Pour le RND qui avait remporté deux municipalités sur cinq de la région Est lors des élections partielles de 2005, la situation ne se prête plus aux palabres. Les résultats sont exigés comme préalable avant tout renouvellement de confiance. Idem pour les partis politiques sortants et qui voudraient reprendre les rênes des communes qu’ils ont gouverné durant leur quinquennat. Reconduire une formation politique ou une listes de candidats indépendants à la tête d’une APC demeure un contrat de confiance qui aurait été honoré et donc renouvelé par la population. Pour l’heure, les principaux concernés, à savoir les candidats, demeurent discrets à l’extrême. Sauront-ils tirer profit du timing de la campagne électorale et surtout la question qui s’impose, sauront-ils convaincre pour éviter la déconfiture du 17 mai dernier

Hafidh Bessaoudi

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