Candidats au bac, sans professeur d’allemand

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Des élèves de classes de terminale du lycée Mustapha Ben Boulaïd ont décidé de crier leur colère en décrétant mercredi soir une grève symbolique d’une demi-journée pour attirer l’attention de la Direction de l’éducation et demander qu’on leur affecte un professeur d’allemand.

Lorsque le déficit en personnel enseignant est signalé, il est de coutume de faire appel à des vacataires, le temps de trouver des titulaires. Cependant, la situation n’est guère aisée lorsqu’il s’agit de “dénicher” l’oiseau rare capable d’enseigner une matière dont les spécialistes ne courent pas les rues. Le peu d’éléments qui peuvent répondre à la demande préfèrent s’installer dans les établissements des grandes villes qui offrent plus de commodités que les régions montagneuses. Le problème n’est pas nouveau puisqu’il s’est posé avec acuité l’an dernier. Les élèves actuels de terminale nous apprennent qu’ils n’ont pas pu terminer le programme de deuxième année secondaire vu l’affectation tardive du professeur d’allemand. Ainsi, les retards s’accumulent au fil des ans et le déficit se répercute sur le cursus scolaire des enfants qui arrivent à l’examen avec des chances de réussite amoindries vu qu’au bac l’allemand est doté du coefficient “quatre”. Le professeur nommé au début de l’année par la Direction de l’éducation de Tizi Ouzou n’a pas tenu longtemps puisqu’il a plié bagage au bout de quinze jours, au grand désarroi de ces jeunes qui voient leur avenir compromis. “Si l’académie ne trouve personne à nous envoyer c’est son problème. Ce qui nous intéresse, nous, c’est de faire une année scolaire normale”, nous dit un jeune en colère qui nous a abordé à la sortie des classes. L’an dernier, à la même époque, la Direction du lycée avait “occupé” les élèves par des cours de français et d’anglais supplémentaires. Ce qui n’avait d’ailleurs pas amélioré leur niveau dans la langue de Goëthe. Que feront ces élèves au mois de juin lorsqu’ils subiront les épreuves du baccalauréat ? Nous n’avons pas le droit de les sacrifier perce que nos universités n’ont pas formé suffisamment d’enseignants. C’est à ceux qui sont chargés du volet formation de prendre leurs responsabilités pour éviter de sanctionner injustement ces jeunes. Lors de la correction aucun correcteur ne s’embarrassera à chercher pourquoi certains candidats ont remis une feuille blanche. Les statistiques, implacables, ne retiendront que l’échec des élèves du lycée Ben Boulaïd.

Nacer B.

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