Les parents inquiets

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La réforme du système éducatif a atteint sa cinquième année. Comme tout changement brusque, elle a engendré depuis sa mise en place des victimes. D’abord, au lendemain de son application, des élèves de 2e année primaire ont suivi de son application du français. Une année après, la langue française, sans consulter bien sûr la commission Benzaghou qui avait tracé les grandes lignes de la réforme, a été différée en 3e année primaire avec un horaire de 3 heures par semaine. Tout compte fait, si l’on faisait une petite comparaison avec l’école fondamentale quand l’élève l’apprenait en 4e AF, on s’aperçoit que le volume horaire est réduit de moitié.

N’oublions pas aussi que les élèves de l’école fondamentale admis en 1re année moyenne, ont suivi les programmes initialement conçus pour ceux de la réforme. “En principe, on ne devrait pas appliquer cette réforme sur des élèves non préparés à cet effet. Normalement, les programmes de la 1re AM ne rentreront en vigueur que l’année prochaine, c’est-à-dire en 2008/2009. Elle concernera les élèves qui ont suivi la réforme jusqu’à la fin du cycle primaire”, nous a dit à ce sujet un retraité de l’éducation. L’autre incohérence est qu’au lycée, cette réforme a été appliquée aussi pour des élèves qui ont fait l’école fondamentale. D’ailleurs, pour cette année, les élèves de terminale vont passer le bac nouvelle formule, celui de la réforme. Il se trouve que des élèves ayant raté leur bac deux ou trois fois n’ont même pas cette chance de s’inscrire dans un lycée privé où les cours dispensés sont en direction des élèves de la réforme. Dernièrement, des parents d’élèves ont appris que leurs enfants qui sont actuellement en 6e AF vont passer les mêmes épreuves que ceux de la 6e année primaire. “Comment se fait-il que des élèves soient évalués dans des connaissances qu’ils n’ont pas acquises ? C’est une aberration”, déclare ce parent d’élève. On a appris à ce sujet qu’il serait demandé aux enseignants de 6e AF d’adapter le contenu de leurs cours à ceux de la 5e AP. “On ne peut pas dispenser les mêmes cours. Il y a une très grande différence. Les élèves du fondamental ont acquis des réflexes tout à fait différents à ceux des élèves de la réforme. Ces derniers par exemple utilisent les symboles universels et la calculatrice en mathématiques. Et je pense ensuite que c’est anormal de donner les mêmes épreuves à des élèves qui ont étudié six ans et à des élèves qui n’ont fait que cinq ans”, telle est la réponse d’un enseignant de 6e AF à qui avons-nous posé cette question. Nombreux sont les professeurs au lycée qui affirment que les programmes de 3e AS sont si difficiles que ni le professeur ni l’élève ne trouvent leur compte. En tout cas, même si la formation de l’enseignant a été citée comme étant un point faible de la réussite de la réforme, il n’échappe à personne que sa mise en place, dès le départ, a souffert de lacunes qui n’auront que des effets négatifs sur d’autres générations.

A. Mohamed

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