L’exercice 2004 de la Société de commercialisation et de distribution des produits pétroliers, Naftal, a été marqué par un volume de vente sur le marché national de plus de 10 millions de tonnes contre 9,6 millions en 2003, soit une croissance de 4%. C’est lors de la désormais traditionnelle conférence de presse de présentation de bilan, que tiennent les dirigeants de la filiale de Sonatrach, que ce chiffre, et bien d’autres, ont été révélés. « Cet important volume de vente a été réalisé en dépit des contraintes majeures exogènes qui ont fortement perturbé les programmes de ravitaillement et de livraison et généré des surcoûts à la société en raison du recours intensif à des modes de transport onéreux tel le cabotage », commentera le P-DG de Naftal, Akli Remini, le principal animateur de la conférence. Ce recours au cabotage a coûté à Naftal 1,3 milliard de dianrs au cours de 2004. D’autre part, l’entrée d’opérateurs privés nationaux et étrangers sur le marché des lubrifiants, des bitumes et des pneumatiques, a eu pour effet des pertes de parts de marché sur ces produits. En dépit de cette forte concurrence sur les produits dits libres, Naftal a enregistré en 2004, avec l’activité pneumatique, sa plus forte progression en termes de vente : + 17%. Suivront les carburants terre avec +6% et carburants aviation et marine AVM avec une évolution similaire.
Le GPL : roi des ventesD’autres chiffres viennent confirmer la bonne santé de la filiale de Sonatrach. Une croissance de 4% des quantités mouvementées de produits pétroliers, soit 24 millions de tonnes. En termes de volume des ventes, les carburants et les GPL, avec 9,5 millions de tonnes (95%), constituent les deux principales activités de Naftal. La hausse des ventes carburants terre est le résultat essentiel de l’essor sans cesse croissant du gasoil (+7%), induit par la relance économique et la forte diésélisation du parc automobile national. Aussi, le GPL/C avec +11% de croissance des ventes est derrière l’augmentation des ventes GPL (+2%). Un résultat attendu de la politique de promotion des carburants non polluants qui s’est poursuivie en 2004, avec la création de 322 nouveaux points de vente et la promotion de l’utilisation des GPL vrac (+12%). Il faut souligner aussi que le GPL détient à lui seul 75% du volume global du chiffre d’affaires de 2004.
9,1 milliards de dinars d’investissement en 2004 Ainsi, sur le plan financier, Naftal a enregistré un chiffre d’affaires de 174 milliards DA, contre 168 milliards de dinars en 2003, pour un résultat net positif de 1,7 milliard de dianrs. 2004 a aussi été marquée par la poursuite de Naftal de son programme de mise à niveau et dedéveloppement axé principalement sur la mise à niveau et la modernisation des infrastructures, le renouvellement de la flotte, la réalisation de nouvelles canalisations, le développement du partenariat, le développement de la ressource humaine… Sur le plan de l’investissement, 9,1 milliards de dianrs ont été dépensés en 2004 (dont 7,5 milliards de fonds propres) pour différentes actions de développement et de modernisation, tels le renouvellement du parc roulant, la mise à niveau des installations de stockage carburants et emplissage GPL, la rénovation et la modernisation du réseau stations-service et autres. En 2004, Naftal a réceptionné plusieurs projets : 26 points de vente GPLC, mise en service du pipe bitumes de Béjaia, extension stockage GPL vrac du centre enfûteur de la même wilaya, aménagement de 10 points de vente lubrifiants et pneumatiques, … D’autres projets sont en cours de réalisation. En 2004 également, plusieurs actions de formation en direction des personnels de toute catégorie, ont été effectuées. Sur le plan du partenariat, beaucoup de projets sont en voie de réalisation comme le projet de création d’une filiale de transport des carburants dans le Grand-Sud.Un projet depuis longtemps annoncé par les dirigeants de Naftal : la carte à puce. Il faut savoir que ce système de paiement électronique est opérationnel dans 10 stations service GD.
« Vive la nouvelle loi sur les hydrocarbures »Quel sera l’impact de la nouvelle loi sur les hydrocarbures de la filiale Sonatrach ? Le P-DG de Naftal répliquera que cette loi permettra à la société de « bien vivre ». De quelle façon ? En ouvrant la voie à la concurrence qui fera en sorte que Naftal perde son monopole. « Nous serons riches est moins stressés », expliquera Akli Remini, avant de conclure par un « vive la nouvelle loi sur les hydrocarbures ! » Emboîtant le pas à Air Algérie, Sonelgaz et Sonatrach, Naftal, annoncera son patron, lancera un emprunt obligataire au 3e trimestre 2005 pour lever des fonds d’investissement. A ce propos, Remini dira que Naftal compte investir 42 milliards de dianrs sur les 4 prochaines années. S’exprimant sur les augmentations des marges des produits énergétiques, M. Remini estimera que « cela est nécessaire à l’investissement et à la rentabilité de l’entreprise ». Intervenant à la clôture de la séance des questions, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, reviendra sur les « bienfaits » de la nouvelle loi qu’il a initiée. « Elle donnera de la visibilité à l’activité dans le secteur. Elle va tranquilliser les opérateurs nationaux et étrangers sur la rentabilité de leurs investissements ». Il dira aussi que certaines contraintes sur le développement du secteur doivent être levées.
Elias Ben