Histoire d’amour sur fond de conflit  »Nord- Sud  »

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La projection en avant-première du film Ayrouwen, (il était une fois), s’est déroulée, ce lundi, à la salle El Mougar. Le réalisateur Brahim Tsaki au parcours exemplaire met sous les projecteurs des personnages que le destin fait se croiser dans le Sahara, cet immense désert où les vraies valeurs humaines sont mises à nu. Le personnages vont vivre une histoire poignante et tragique. Au-delà de cette  » histoire de deux amours impossibles », c’est en fait toute la problématique de l’injustice et différences du rapport Nord-Sud (pays riches et développés et pays luttant pour leur développement) qui se dessine en filigrane. Bien que ce problème avec tous ses enjeux est largement et abondamment traité par les économistes, les politiques, les universitaires et les journalistes Tsaki, lui, préfère s’adresser à la sensibilité du citoyen lambda ainsi qu’à tous les citoyens du monde.

Dans ce film,  » ce sont des habitants de ce désert beau et sauvage plein de richesses et de mystère… espace vital depuis la nuit des temps et pour les siècles à venir”  » qui s’adressent aux citoyens du monde sur les risques qu’encourent ces espaces vitaux de l’humanité à la suite de la « folie de certains hommes” : Folie qui consiste souvent à considérer les pays du Sud comme poubelle de ceux du Nord. Toutes ces idées, le réalisateur a voulu les traiter dans ce film.

La trame du film est une simple fiction elle narre l’histoire d’un amour impossible regroupant deux êtres que tout sépare. Amayas, personnage campé par Idriss Amine Aidouni(mannequin pour l’agence  » Rade and Ugly  » de Londres, et qui a déjà participé dans des tournages de la chaîne « ITV Channel ». Ce film, où il a tenu le rôle principal sera sa première participation au cinéma. Amayas qui frôle la quarantaine est un Targui, alors que Claude, à peine sortie de l’adolescence, vient d’une grande ville d’Europe (France). ils se rencontrent dans le désert, deviennent amis puis amants.

Amayas aime pourtant toujours Mina (personnage joué par Yasmine El Masri), une fille de son désert qu’il ne peut pas épouser à cause d’un interdit (frère et sœur de lait). Le père de Claude reste dans le désert pour aider à trouver de l’eau. Mais il fait un deal avec le diable  » comme il le dit « . Les fréquentes nouvelles de Mina parvenant du désert empêchent la plénitude de l’amour de Amayas et Claude.

Le frère de Mina (sourd et muet) meurt d’un mal mystérieux. après une visite dans le désert, Amayas revient lui aussi avec le mystérieux mal…et mourra, en laissant un message écrit en langue tergui pour Mina, dans lequel il lui révèle le secret de sa mort et celle de son frère. Mina explique ainsi à sa mère qui croyait à une malédiction… que ce n’en est pas une.

Ayrouwenn, est le genre de film du Sud, qui, loin de répondre à une certaine attente des publics du Nord faite « d’exotisme et de voyeurisme », va interpeller avec dignité leur conscience. Enfin, il est à noter, que les endroits du désert choisis pour le tournage des scènes ont été merveilleusement choisis, de même que les acteurs qui ont pafaitement assumé leurs rôles.

Kafia Aït Allouache

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