La statue de la Liberté ou l’ombre de Matoub

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Il était prévisible que nous allions galérer encore pour atteindre la statue de la Liberté malgré la scrupuleuse description du trajet à parcourir livrée par Seddik. A peine ce dernier a-t-il disparu de notre champ de vision que les appréhensions de se trouver dans un monde inconnu nous ont de nouveau repris en tenaille. Qui ne tente rien n’a rien. Le métro est la première chose à laquelle nous sommes “confrontés”. Nous le prenions seuls pour la première fois. Nous pensions que les choses se déroulaient de la même manière qu’à Paris. Guère ! En Amérique, la machine remplace l’homme partout. Nous allions avoir affaire à un écran de micro-ordinateurs. En plus, il affiche en anglais !Il a fallu plus de vingt minutes et de vaines manipulations pour qu’enfin la machine éjecte le ticket. Nous lançons un “ouf !” de soulagement devant le regard interloqué de quelques personnes étonnées, sans doute, pourquoi nous ne les avions pas sollicitées pour nous donner un coup de main. Nous ne l’avions pas fait pour ne pas compliquer les choses tout simplement. Il est meilleur d’avoir affaire à un anglais écrit plutôt qu’oral. Une fois dans le métro, il fallait faire attention pour ne pas rater notre destination. Nous amorçons notre chemin du 103 Street. Notre ami nous a dit qu’il fallait prendre le métro 1 ou 9 à destination de Down Town. Naturellement, dans le métro, nous tentons de nous renseigner sur la station à laquelle nous allions descendre. Il s’avère que plupart des passagers, se rendait vers la même destination. Nous déduisions qu’ils se dirigent vers la statue de la Liberté. Ceci se confirme, car toutes les personnes descendues à Down Town ont pris le même bus, celui de South Ferry Station qui mène vers la statue. Au bout d’une demi-heure, nous descendons du bus et marchons à pied sur environ 500 m. Nous entrevoyons enfin la statue à partir du quai d’où nous devons embarquer. De loin, elle apparaît toute minuscule. Pourtant, elle est haute de 93 m avec son piedestral. Ce que nous ignorions et qu’Eric, un Américain, rencontré par hasard, nous apprendra, est que la statut a été offerte par la France aux Etats-Unis. Elle fut érigée en 1886 dans la rade de New York. Œuvre de Barhold, elle est en cuivre martelé, monté sur charpente en fer. Le choix de New York pour y être érigée n’est pas fortuit quand on sait que c’est une ville fondée à la pointe sud de l’île de Manhatan où s’étend le quartier des affaires (Wall Street).New York s’est développée au XIXe siècle vers le Nord. Cité cosmopolite, New York reste le premier centre financier du monde. Il est une métropole culturelle (universités, musées…) et siège de l’ONU depuis 1946. Pour pouvoir mettre les pieds sur l’île où est érigée la statue, il faut être patient. Faire la queue deux fois. La première pour acheter son ticket à 10 dollars et la deuxième pour monter dans le bateau. Plusieurs bateaux font la navette avec, à bord, des centaines de touristes. Peu d’enfants prennent part à cette randonnée balnéaire. La majorité est constituée de couples et de groupe d’amis. Quand on est à bord, on a hâte d’arriver pour admirer de près la statue. En dépit du nombre impressionnant de touristes, les gens ne se bousculent pas. La procession avance dans un ordre admirable. La quasi-totalité des estivants prennent des photos à travers différents angles et dans plusieurs endroits. Le climat printanier rend la virée plus agréable. Dans une galerie se trouvant près de la statue, se vendent divers objets : casquettes, livres sur New York, guide, tees shirts à l’effigie de la statue… Des boissons fraîches et des sandwich sont aussi disponibles. L’endroit est féerique. Ceci explique que chaque année, plus de cinq millions de touristes, venant des quatre coins du monde y font leur pèlerinage.

Aomar Mohellebi

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