Il va sans dire que jusqu’à preuve du contraire, rien ne laisse présager que la population s’apprête dans trois jours à aller voter pour choisir ses représentants au niveau de l’APC et APW. Au vu de la situation, depuis le début de campagne jusqu’à aujourd’hui. Ces elections ont même été classées au second rang et ne sont évoquées qu’occasionnellement par les citoyens beaucoup plus concentrés et préoccupés par la dégradation de leur pouvoir d’achat, le chômage et tout ce qui s’en suit.
En revanche, les candidats des différentes formations en course se sont affairés depuis le début, inlassablement, chacun avec ses moyens pour tenter de remporter le maximum de sièges et pourquoi pas pour certains, espèrent-ils la majorité absolue au niveau de l’assemblée. Tous les partis en lice, au nombre de 6 et les indépendants ont tous prôné une politique de changement dans la gestion de la collectivité locale, en proposant chacun à sa manière une batterie de sorties de crise, avec des solutions accompagnées d’une volonté d’ouverture et d’une gestion citoyenne transparente. “Tous les candidats souhaitent que l’APC soit une “maison de verre”. Exceptée la formation de Aboujerra Soltani (MSP) qui s’est portée pour la première fois dans l’histoire des élections à Fort National, elle n’a pas du tout fait tapage, pour ne pas dire inexistante sur la place publique. Par contre, le parti de M. Touati, FNA, lui aussi participe pour la première fois et est plus actif que le premier cité. Investi par Samir Amarouche, tête de liste, tout nouveau dans ces joutes, mais plein de volonté a privilégié surtout l’explication de proximité, au niveau des villages, quartiers, cités, etc. Des propositions spécifiques ont même été élaborées “succinctement” pour la cité du 5-Juillet au nord-est de la ville.
Il est promis entre autres dans le cas où il serait élu de donner à la cité, un cadre de vie plus agréable notamment par la “rénovation de la route” jusqu’à “l’organisation du stationnement des voitures avec numéros de places” en passant par “la rénovation de l’éclairage public et espaces verts avec bancs”. Quant aux indépendants dont le slogan est Tafath et “pour une commune propre” drivé par M. Oumal, leur programme ne diffère pas beaucoup des autres formations, puisqu’ils proposent eux aussi aux électeurs la transparence dans la gestion des affaires publiques, le développement local et surtout l’amélioration du cadre de vie de la population sous tous ses aspects. Selon Youcef Ziane, candidat indépendant “à chacune de nos sorties dans les villages ou ailleurs, nous étions accueillis à bras ouverts par des citoyens, c’est pour vous dire que la population veut un changement en fond, et elle n’a que faire des sigles des partis”, nous a-t-il confié avec une note d’espoir pour sa liste. Pour la liste de l’ex-parti unique (FLN) portée par Mohand Amiri, un pionnier de l’administration, dit-on, et vu sa stature de candidat potentiel, les observateurs politiques locaux le considèrent comme étant “la force tranquille” attendant impatiemment ses concurrents au grand virage.
Le programme de “Da Mohand” appelé ainsi à Larbaâ s’articule sur “l’exercice de la participation citoyenne à la gestion de la cité”. Des grandes lignes de son programme, ses collaborateurs ont affirmé qu’’“une fois à la mairie, nous ferons en sorte de réhabiliter la confiance entre les citoyens et leurs élus, pour introduire ensuite notre programme tant promis”. Concernant le RCD, pour qui cette campagne a été sans répit, elle a permis au candidat Hocine Lounis de jauger le degré de mobilisation de son électorat et de ses troupes surtout de s’assurer si la crise qu’a vécue la municipalité gérée par ces collègues / RCD ces derniers 18 mois n’a pas eu raison de la popularité dont il se prévalait. La force des arguments a été donc la seule “arme” pour ce candidat qui dut non seulement convaincre lui aussi du bilan des années passées à la tête de la commune dans les années 90, mais aussi répondre à ses électeurs comment il compte régler les problèmes des citoyens tout en préservant le “socle” social exprimé par la “protestation” populaire locale vis-à-vis de la gestion des élus de son parti. Du côté du parti d’Aït Ahmed, la liste est conduite par un avocat Mustapha Mohamedi. Tout au long du périple local et qui a duré plus de 15 jours, ses candidats ne s’étaient pas cantonnés dans une posture défensive… au contraire, le tête de liste a agi non pas en attaquant les hommes, mais les programmes, ou l’absence de programme chez certains. “Nous avons mené une campagne” propre et forte à travers laquelle nous avons essayé de rassembler plus de monde, mais surtout de convaincre sur notre programme et nous avons aussi rétabli la vérité là où il y a amalgame ou omission”, nous a confié un des leurs.
Même topo pour la formation d’Ahmed Ouyahia (RND). Ce parti espère selon Aziz Dial, candidat à l’APW, refaire la surprise des élections communales précédentes, où deux élus ont été sortis des urnes. Cette fois avec la mobilisation plus conséquente, ce parti compte se classer 2e au niveau de l’assemblée, surtout lorsque l’on sait que parmi les chefs de partis, seul Ahmed Ouyahia a tenu un meeting à Tizi Ouzou, ce qui aux yeux de ses militants signifie la bonne santé du RND, et surtout de la considération au citoyen qu’accorde le parti, Ce qui explique d’ailleurs aussi la venue d’Akli Benmdjeber, tête de liste APW et Abdelkader Derridj, ex-militant du RCD, ayant rejoint le RND depuis mai 2007. Ce dernier lors d’une conférence-débat tenue à la salle du centre culturel a focalisé son intervention sur le développement durable par une politique d’investissement, à même de résorber le chômage. Son allocution a capté l’attention de l’assistance lorsque celui-ci a expliqué que “le RND est un parti au pouvoir et non un parti du pouvoir”. Tous ces partis y compris les indépendants comptent mettre à profit les insuffisances des uns et des autres pour arracher le maximum de sièges. Mais au-delà des programmes et des promesses, reste posée la question lancinante du taux de participation qu’on prévoit d’ores et déjà très faible de la part d’une population désenchantée par l’activité politique.
S.K.S
