En fustigeant le docteur Saïd Sadi, les démissionnaires expliquent leur démarche démocratique pour faire barrage à ceux qui utilisent les instances du parti en appareil servant des intérêts personnels d’une caste qui sévit depuis quelque temps.
“Le premier dérapage a été “l’imposition” de la tête de liste APC de Tizi-Ouzou par Saïd Sadi allant ainsi à l’encontre du choix de la commission électorale issue de l’assemblée générale des militants de notre commune tenue le 12 août de l’année en cours. Malgré cette énième entorse à la démocratie, nous avons accepté par militantisme le choix du président et nous nous sommes engagés dans une correspondance interne adressée au bureau régional à mener campagne pour peu que le choix des autres candidats obéisse à la transparence, aux principes démocratiques et au respect des statuts et règlement intérieur du parti.” Les signataires de ce document ont décidé de porter le linge sale du RCD sur la place publique pour informer l’opinion sur la délinquescence du parti à la veille à une échéance électorale engageant l’avenir de toute une région. “Le bureau de la section locale a, toute honte bue, empêché la commission électorale de dresser un projet de liste dans la transparence. Tâche à laquelle l’AG des militants de la commune l’a pourtant assignée. Suite à notre désapprobation de cette dérive, nous avons insisté à revenir à la base militante. A notre grande surprise, ordre a été donné de mettre fin à cette commission souveraine le 19 septembre. Attachés à la discipline militante, nous avons interpellé le bureau régional, des membres au conseil national et un sénateur du parti d’éviter au RCD une défaite certaine. Nous les avons ensuite pris à témoins devant le refus de Saïd Sadi de nous accorder une audience.”
Il faut savoir aussi la qualité des démissionnaires qui ne sont plus à présenter à l’image de Khaled Boumediene véritable cheville ouvrière du parti et non moins membre fondateur en compagnie de Samir Arkam, Mustapha Menaâm, Amar Embarek, Mahiout Achour, Hamid Yamine, Kader Akir pour ne citer que ceux-là, eux qui dénoncent “les procédés récurrents utilisés par Sadi pour écarter les compétences et les bonnes volontés afin de garder la mainmise sur le parti. D’ailleurs, 14 candidats qui ont retiré leur dossier de candidature furent précipitémment remplacés par du tout-venant, affaiblissant ainsi les chances du RCD de gagner l’APC de Tizi-Ouzou. Ce constat est loin d’être concis à cette seule localité. Malheureusement, ces pratiques sont devenues une culture et les méfaits sont répandus à travers toutes les circonstances.”
En tout état de cause, le RCD aura vécu les pires moments de son histoire avec ses démissions en cascades à répétition et c’est ce qui l’affaiblis auprès de la population décidée plus que jamais à aller voir ailleurs en donnant ses voix à d’autres formations politiques lors du scrutin de jeudi prochain.
Hacène Haddouche